«Nous soulignons que les actions présumées constituent de graves violations des droits fondamentaux et contreviennent à l'amnistie annoncée par les talibans», assurent une vingtaine de pays, dont la Suisse, la Grande-Bretagne et le Japon ainsi que l'Union européenne, dans un communiqué publié par le département d'Etat américain.
Ils appellent les nouveaux dirigeants de l'Afghanistan à garantir que l'amnistie soit appliquée et «maintenue dans tout le pays et dans tous leurs rangs».
Cette semaine, l'ONG Human Rights Watch avait publié un rapport qui, selon elle, documente «des meurtres ou des disparitions dont ont été victimes 47 anciens membres des forces nationales de sécurité afghanes, qui se sont rendus ou étaient détenus par les forces talibanes entre le 15 août et le 31 octobre». «Parmi les victimes figurent des membres du personnel militaire, des policiers, des agents des services de renseignements et des miliciens», précisait HRW.
Pour Washington et ses alliés, «les cas signalés doivent faire l'objet d'enquêtes rapides et transparentes, les responsables doivent pouvoir rendre des comptes et ces étapes doivent être clairement annoncées pour agir comme moyen de dissuasion immédiat de nouveaux meurtres et disparitions». «Nous continuerons de juger les talibans sur leurs actes», ont-ils aussi rappelé.
Promesses d'amnistie déçues
Les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan en août, alors que le gouvernement soutenu par les Etats-Unis à Kaboul et l'armée du pays s'effondraient. Leur retour aux commandes du pays est survenu 20 ans après qu'ils en ont été chassés par les forces américaines. Les nouveaux dirigeants talibans ont promis que leur régime serait différent de l'ancien.
Mais le nouveau gouvernement a continué à appliquer des punitions violentes. L'ONU a exprimé son inquiétude face aux «allégations crédibles», selon lesquelles, les talibans auraient commis des meurtres en représailles depuis leur victoire, malgré les promesses d'amnistie pour les troupes du gouvernement déchu.
(ATS)