A cause des rivières asséchées
Niveaux d'eau historiquement bas dans quatre lacs

Les niveaux d'eau des lacs de Constance, de Walen, des Quatre-Cantons et de Lugano ont atteint un plus bas historique. En raison de la sécheresse, le niveau des nappes phréatiques est également bas, de même que celui des rivières.
Publié: 15.08.2022 à 15:19 heures
La rivière Breggia, près de Mendrisio (TI), était presque à sec à la mi-juillet (archives).
Photo: PABLO GIANINAZZI

Parmi les lacs suisses, seuls ceux de Thoune et ceux situés en bordure du Jura ont des niveaux d'eau moyens, a indiqué lundi l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) à Keystone-ATS. Outre les niveaux historiquement bas des quatre lacs de l'est, du centre et du sud de la Suisse, les autres plans d'eau affichent des niveaux «fortement à moyennement» inférieurs à la moyenne.

Les rivières suisses de petite et moyenne taille connaissent, en particulier sur le Plateau et dans le sud du Tessin, une situation d'étiage ne se produisant statistiquement que tous les deux voire tous les vingt ans.

Le Rhin et la Reuss ont si peu d'eau que les valeurs sont parmi les plus basses jamais enregistrées durant les mois d'été. L'Aar et la Limmat affichent des niveaux bas, qui ne sont observés que tous les deux à cinq ans.

Dans les Alpes, une grande quantité d'eau de fonte s'écoule des glaciers en raison des fortes températures. Cette fonte intensive des glaciers devrait se poursuivre, selon les données hydrologiques de l'OFEV.

Aucune détente n'est en vue: malgré les précipitations prévues pour le milieu de la semaine, le faible niveau des eaux devrait persister dans les grandes rivières et les lacs. Les quantités de pluie ne suffiront pas à faire monter le niveau d'eau.

Conséquences sur les eaux souterraines

Les débits seront plus élevés au sud des Alpes et sur la crête principale des Alpes grâce aux pluies. Au nord de la chaîne montagneuse, cela permettra une atténuation temporaire de la situation d'étiage, mais uniquement dans les ruisseaux et les petites rivières.

La sécheresse de ces derniers mois a en outre des conséquences sur les eaux souterraines. Selon les données de l'OFEV, leurs niveaux sont bas sur une grande partie du territoire. Les débits à la source sont hétérogènes. Le temps pluvieux attendu pourrait entraîner, localement et de manière isolée, une hausse du niveau des eaux de source.

Ces perspectives ne sont guère réjouissantes pour les poissons. Les eaux peu profondes se réchauffent plus rapidement que les eaux profondes, surtout si aucune végétation ne vient ombrager la surface.

Ces températures élevées des eaux stressent les poissons, voire les tuent. Le canton de Schaffhouse, par exemple, a décidé de déplacer des poissons vers des zones plus fraîches. Dans le canton du Jura, des opérations de pêche de sauvetage ont été menées sur une dizaine de kilomètres d'affluents des principales rivières.

Pour l'OFEV, cette situation montre l'importance des cours d'eau naturels ou renaturés. La végétation y fait de l'ombre et les poissons peuvent eux-mêmes se rendre dans des zones plus fraîches et avec une eau plus riche.

(ATS)

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