Vers une paralysie de l'administration?
Donald Trump relance la perspective d'un «shutdown» dès vendredi

Donald Trump s'est opposé mercredi à un accord budgétaire négocié au Congrès entre des républicains et des démocrates. La prise de position du président élu fait craindre une paralysie de l'Etat fédéral à la date limite de vendredi soir minuit.
Publié: 19.12.2024 à 02:27 heures
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Dernière mise à jour: 19.12.2024 à 02:28 heures
Donald Trump, Elon Musk et le vice-président élu JD Vance rejettent le projet d'accord présenté par le président de la Chambre des représentants (archives).
Photo: Stephanie Scarbrough
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ATS Agence télégraphique suisse

Donald Trump a exprimé mercredi son opposition à un accord budgétaire négocié au Congrès entre des élus républicains et démocrates. Son refus laisse planer encore davantage le spectre d'une paralysie de l'Etat fédéral à la date limite de vendredi soir minuit.

Le président élu et son futur vice-président J.D. Vance se sont prononcés dans un communiqué conjoint contre le texte. Ils affirment que toute concession aux démocrates représente «une trahison de notre pays» et que les républicains ne doivent pas se laisser intimider par la menace de cette paralysie de l'Etat, le «shutdown».

«Nous devrions adopter un texte de dépense épuré qui ne donne pas (...) aux démocrates tout ce qu'ils veulent», ont argué les deux futurs dirigeants, qui prendront leurs fonctions le 20 janvier.

1500 pages pour éviter un «shutdown»

Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, avait présenté mardi cet accord budgétaire de plus de 1500 pages, négocié avec les démocrates, qui comprenait notamment plus de 100 milliards de dollars d'aide contre les catastrophes naturelles demandés par Joe Biden, ainsi que 10 milliards de dollars d'aide aux agriculteurs américains, mais aussi une augmentation du salaire des élus du Congrès.

Le texte permettrait de financer l'Etat fédéral jusque mi-mars et d'éviter ainsi le «shutdown» avant l'heure fatidique de vendredi soir minuit. Sans cela, les Etats-Unis connaîtraient donc une paralysie des services publics fédéraux, avec à la clé notamment le chômage technique pour des centaines de milliers de fonctionnaires, le gel de plusieurs aides sociales, ou encore la fermeture de certaines crèches.

Une situation extrêmement impopulaire, d'autant plus à l'approche de Noël. Mais dès la publication de l'accord négocié au Congrès, des élus trumpistes - partisans d'une cure d'amaigrissement de l'Etat fédéral - se sont insurgés face à ce qu'ils considèrent être des dépenses irraisonnées.

La Maison-Blanche déplore un «risque d'instabilité»

C'est par exemple le cas d'Elon Musk, nommé par Donald Trump à la tête d'une commission devant sabrer dans les dépenses publiques, qui a attaqué le texte dans une longue série de posts mercredi sur son réseau social X. «Tuez le texte!», a notamment écrit l'homme le plus riche du monde à plusieurs reprises.

«Tout élu à la Chambre ou au Sénat qui vote pour ce projet de dépenses scandaleux mérite de perdre son élection dans deux ans», a aussi lancé le patron de Tesla et SpaceX. Le rejet par Donald Trump d'un accord négocié entre républicains et démocrates au Congrès accroît le risque d'une paralysie budgétaire qui «créerait de l'instabilité» aux Etats-Unis, a averti mercredi la Maison Blanche.

Donald Trump «a ordonné aux républicains de paralyser l'Etat», accuse dans un communiqué la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, les exhortant également «à cesser de se livrer à des jeux politiciens» et à «tenir parole» avant la date limite de vendredi soir. Sans la loi de financement, les Etats-Unis se retrouveront alors en situation de «shutdown».

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