Un enregistrement publié par les services de sécurité ukrainiens a de quoi vous remonter l'estomac: il s'agit d'un entretien téléphonique intercepté d'un soldat à sa femme. Dans celui-ci, on peut entendre Roman B.*, un soldat russe engagé dans la guerre, demander à son épouse Olga l'autorisation de violer des femmes en Ukraine.
Et celle-ci accepte. Des journalistes d'investigation de Radio Liberty ont pu identifier le couple grâce à leurs numéros de téléphone. Tous deux sont originaires de la ville d'Orel, en Russie.
«Violez-les! Oui, oui»
Dans l'enregistrement audio, on peut entendre la voix qui appartiendrait à Olga B. dire: «Oui, faites-le là-bas». Au fur et à mesure de la bande, elle précise ce à quoi elle donne son accord: «des femmes ukrainiennes là-bas. Violez-les. Oui, oui».
«Mais ne me dis rien, tu comprends», ajoute-t-elle. Elle se met à rire. On entend alors la voix d'un homme, qui serait celle Roman B. «Je vois. Tu veux donc que je les viole sans te le dire?»
La réponse: «Oui, pour que je ne sache rien». Les deux rient. «Pourquoi tu demandes?», dit-elle alors. «Je peux vraiment?», demande-t-il. «Oui, je t'y autorise», dit-elle. «Utilise simplement un préservatif», ajoute-t-elle. «D'accord.»
Le soldat a appelé depuis Kherson
Les journalistes ont pu remonter jusqu'à l'appel grâce au numéro de téléphone de l'homme et à son profil sur les réseaux sociaux. Ils ont pu déterminer dans quelle brigade militaire il se trouvait. Il aurait appelé sa femme de la ville ukrainienne de Kherson.
Radio Liberty a également appris que le couple avait déménagé vers 2018 sur la péninsule de Crimée occupée par la Russie. Tous deux ont un enfant de quatre ans.
Le mari serait désormais blessé
Radio Liberty a tenté d'appeler le couple aux numéros trouvés. Roman B. aurait décroché et nié se trouver encore dans la région de Kherson. Les voix dans l'enregistrement audio et lors de la conversation téléphonique avec les journalistes concordaient cependant, selon le rapport.
Olga B. a également répondu à l'appel. Elle a dit que son mari était soigné à Sébastopol, en Crimée, pour une blessure.