«Donald Trump admire les dictateurs.» La déclaration émane de Kamala Harris lors de l'unique débat télévisé de la campagne électorale américaine. Selon elle, il est de notoriété publique que Trump est faible et fou lorsqu'il s'agit de sécurité nationale et de politique étrangère. Les dictateurs pourraient manipuler Trump avec des flatteries et des faveurs.
En réalité, Trump possède certaines caractéristiques qui le rendent dangereux pour des autocrates comme Vladimir Poutine. Le fait est que Donald Trump a tué plus de soldats russes que n'importe quel autre président américain au cours des 100 dernières années.
Certains affirment que Trump est une marionnette de Poutine. Lors de la couverture médiatique de l'élection, la chaîne de propagande de Poutine Rossija 1 a montré avec délectation des photos de Melania Trump nue. Ils cherchaient sans doute ainsi à humilier Donald Trump.
Ingérence russe
Les accusations d'ingérence russe ne datent pas d'hier et la nudité était déjà un sujet important lors des élections américaines de 2016. A l'époque, il a été avancé que Moscou avait tenté de manipuler Trump par des financements et des vidéos compromettantes.
Les accusations ont été examinées par l'ancien directeur de la CIA Robert Mueller. Celui-ci n'a trouvé aucune preuve que la Russie possédait une quelconque sextape de Donald Trump. Le procureur spécial a certes confirmé que la Russie était intervenue lors de l'élection de 2016, mais il n'a pas pu prouver une coordination entre Moscou et la campagne de Trump.
Poutine dit qu'il préfère Biden
Dans ce contexte, le fait que Poutine se soit exprimé en février 2024 sur les élections américaines a suscité l'étonnement. Le chef du Kremlin avait alors déclaré qu'il préférait le stable Biden à l'imprévisible Trump: «Biden est plus expérimenté, plus prévisible, c'est un homme politique de la vieille école», avait déclaré Vladimir Poutine.
Trump a certes qualifié le dirigeant russe d'"intelligent» et même de «génie» mais l'armée américaine sous Trump a déjà infligé une défaite cuisante aux Russes.
Confrontation sanglante en Syrie
Le 7 février 2018, une confrontation directe entre l'armée américaine et les mercenaires russes de Wagner a eu lieu en Syrie. Lors de la «bataille de Khasham», jusqu'à 200 mercenaires russes ont été tués. Les États-Unis ont utilisé des avions, des hélicoptères et de l'artillerie pour repousser une attaque contre une position américaine. Ce fut l'épreuve de force directe la plus sanglante entre les deux puissances militaires depuis la fin de la Première Guerre mondiale en 1918.
Au cours de son dernier mandat, Trump a parfois pris les problèmes de politique étrangère par les cornes. Il a imposé à la Chine des droits de douane punitifs, que l'administration Biden a repris pratiquement tels quels. Devant l'Assemblée générale de l'ONU, il a menacé le dictateur nord-coréen Kim Jong Un d'une «destruction totale» si les Etats-Unis étaient contraints de se défendre ou de défendre leurs alliés. «Rocketman est en mission suicide», avait déclaré Trump en septembre 2017.
Trump met en garde Poutine contre une escalade en Ukraine
Jeudi dernier, Trump aurait déjà téléphoné à Poutine, même si l'existence de cet appel est toutefois contestée par le Kremlin. Selon le «Washington Post», l'Américain aurait conseillé au Russe de ne pas laisser la guerre en Ukraine s'envenimer. Il lui aurait par ailleurs rappelé la présence militaire considérable de Washington en Europe.
Blick a interrogé plusieurs experts sur les perspectives de l'Ukraine avec Trump à la Maison Blanche. Nicole Deitelhoff, directrice de l'Institut Leibniz de recherche sur la paix et les conflits, souligne à cet égard: «Nous ne devrions pas sous-estimer Trump.»
Il est même possible que Trump finisse par augmenter l'aide à l'armement et autorise également des attaques avec des missiles américains sur le sol russe, explique Maria Avdeeva, Senior Fellow au Foreign Policy Research Institute. «Le fait que Trump soit fondamentalement considéré comme imprévisible peut se révéler être un avantage pour Kiev.»
Rétablir la dissuasion
Robert O'Brien, l'ancien conseiller à la sécurité nationale de Trump, est du même avis. Il a déclaré: «Ce sera un retour à la paix par la force.» Selon O'Brien, la dissuasion sera rétablie.
Poutine a donc de bonnes raisons de craindre l'imprévisible Trump. Car le prochain président américain ne veut en aucun cas passer pour un perdant.