«Nous devons désarmer les mots, pour désarmer les esprits et désarmer la terre. Nous avons un grand besoin de réflexion, de sérénité, de sens de la complexité», a écrit le souverain pontife le 14 mars au directeur du journal de référence en Italie, Il Corriere della Sera, en réponse à ses voeux de bon rétablissement.
«La guerre apparaît plus absurde encore (...) dans les moments de maladie», poursuit le jésuite argentin de 88 ans, hospitalisé depuis le 14 février à l'hôpital Gemelli de Rome pour une double pneumonie. «La fragilité humaine a le pouvoir de nous rendre plus lucides face à ce qui dure et ce qui passe, à ce qui fait vivre et ce qui fait mourir», dit-il encore, déplorant que les armes ne fassent que "dévaster les communautés et l'environnement, sans offrir de solution aux conflits».
Le pape en appelle aux journalistes, «à tous ceux qui consacrent leur travail et leur intelligence à informer»: «saisissez toute l'importance des mots». «Ce ne sont jamais seulement des mots: ce sont des faits structurant les environnements humains. Ils peuvent rassembler ou diviser, servir la vérité ou abuser d'elle», martèle-t-il.
De leur côté les religions, conclut le pape, «peuvent s'appuyer sur la spiritualité des peuples pour raviver le désir de fraternité et de justice, l'espoir de paix». Après une longue phase critique et de multiples crises respiratoires, l'état de santé de François est désormais stable et en voie d'amélioration, même s'il reste hospitalisé pour une durée que le Vatican n'a pas précisée.