Cette décision a été prise face à la pénurie mondiale de vaccins contre le choléra observée actuellement. Alors même que le nombre de pays confrontés à une épidémie, 29 au total dont des situations considérées comme très problématiques en Haïti, est inhabituellement important.
Ces cinq dernières années, moins de 20 Etats en moyenne devaient faire face à des cas de choléra. Mais les inondations, les sécheresses, les conflits ou encore les déplacements de populations vont probablement aboutir à davantage d'épidémies, plus répandues et plus graves.
La réduction des doses administrées à chaque individu permettra d'acheminer des vaccins dans tous les pays affectés. Mentionnant une décision «très difficile» et «frustrante», la responsable médicale de Médecins Sans Frontières (MSF) International relève que ce scénario est «équitable» pour protéger autant de personnes que possible.
Une «solution provisoire»
L'ONG, qui fait partie du groupe international en charge de l'approvisionnement, est active pour faire face au choléra dans plusieurs pays. «Cette solution n'est que provisoire» et la pénurie actuelle constitue «une grave inquiétude» pour les réponses à court et moyen terme face aux épidémies, selon la responsable médicale.
Cette approche a déjà montré auparavant son avantage dans les situations d'urgence. Mais la durée de la protection n'est pas claire et celle-ci semble largement moins importante chez les enfants, affirme le groupe international. Avec deux doses dans un intervalle de six mois, l'immunité dure trois ans.
Sur plus de 35 millions de vaccins prévus cette année, deux tiers ont déjà été livrés. Un peu plus de 15% pour la prévention et le reste pour faire face aux épidémies. Huit millions de doses ont elles déjà été approuvées pour la seconde partie de la vaccination dans plusieurs Etats.
Aucune solution à court terme n'est possible pour augmenter la fabrication mais celle-ci doit être accélérée à plus long terme, affirme également le groupe international. La décision de mercredi permettra au reste des doses d'être acheminées dans les prochains mois selon les défis observés. Mais le groupe va continuer à suivre la situation des différentes épidémies et les stocks de vaccins pour rétablir dès que possible des immunisations à deux doses.
(ATS)