Rénovation de luxe aux frais du parti
En avril 2021, Boris Johnson, 58 ans, a subi des pressions en raison de la rénovation luxueuse de l’appartement qu’il occupe avec sa famille au 11 Downing Street. Le Premier ministre avait assuré qu’il avait payé les travaux de sa poche.
Or il s’est avéré par la suite que la rénovation a été en grande partie financée par des fonds provenant d’un don privé aux Tories (surnom donné au camp conservateur britannique). Le don n’ayant pas été déclaré en bonne et due forme, le parti de Johnson a été amendé.
Affaire de lobbying
En décembre 2021, le député conservateur Owen Paterson a dû démissionner à cause d’une affaire de lobbying. Boris Johnson était intervenu dans l’affaire début novembre, et avait tenté de stopper une procédure disciplinaire contre le politicien conservateur, mais a ensuite dû faire marche arrière face à l’indignation dans ses propres rangs.
La circonscription d’Owen Paterson, un bastion des Tories depuis des décennies, a été perdue par les conservateurs au profit des libéraux-démocrates lors des élections partielles.
Politique Covid branlante
Boris Johnson a également fait l’objet de vives critiques à cause de sa politique de lutte contre le Covid-19. En mai 2020, son principal conseiller Dominic Cummings a été mis sous pression en raison de violations présumées des mesures Covid en vigueur.
Malgré l’indignation publique, le Premier ministre s’est rangé derrière son homme de confiance, qui a finalement annoncé sa démission en novembre. Plus tard, Boris Johnson et Dominic Cummings se sont brouillés, ce dernier reprochant alors au Premier ministre des manquements «catastrophiques» dans le cadre de la pandémie.
Un rapport parlementaire pointe également du doigt une gestion défaillante: le report de la décision d’un confinement au début de la pandémie a été «l’un des plus grands échecs dans le domaine de la santé publique» de l’histoire du pays.
Une prétendue citation de Boris Johnson, qui exprime son opposition à un troisième confinement à l’automne 2020, a également suscité l’indignation. «Plus de putain de lockdown, que les cadavres s’empilent par milliers», aurait-il déclaré selon le journal britannique «Daily Mail». Boris Johnson a contesté avoir tenu de tels propos.
Partygate: le premier chef de gouvernement à enfreindre la loi
L’affaire des nombreuses fêtes, organisées au siège du gouvernement pendant le confinement lié au Covid, a conduit en juin à un vote de défiance interne contre Boris Johnson au sein de son propre parti. Le Premier ministre a survécu à ce vote. Il manquait 32 voix pour demander sa démission. Boris Johnson s’est excusé à plusieurs reprises pour ces fêtes illégales, mais a refusé de démissionner.
Pour avoir participé à l’une des fêtes, le conservateur a été condamné à une amende. Il est ainsi entré dans l’histoire comme le premier chef du gouvernement britannique en exercice à être sanctionné pour avoir enfreint la loi.
Dans son rapport d’enquête sur l’affaire du Partygate, la haute fonctionnaire Sue Gray a tiré une conclusion accablante: la direction du gouvernement était responsable des manquements commis pendant le confinement. Sue Gray a également dénoncé de multiples infractions, et une «consommation excessive d’alcool» au siège du gouvernement.
Harcèlement contre des politiciens conservateurs
Début juillet, le directeur parlementaire adjoint des Tories, Chris Pincher, a démissionné après avoir harcelé sexuellement deux hommes. L’on a appris, à cette occasion, qu’il avait déjà fait l’objet d’accusations par le passé.
Un porte-parole du gouvernement avait d’abord démenti le fait que Boris Johnson était au courant de ces accusations. Or, comme l’a révélé un ancien fonctionnaire de haut rang, le Premier ministre avait été informé d’un incident du genre dès 2019. Il s’est alors retrouvé épinglé pour mensonge, et a, par la suite, déclaré que rétrospectivement la nomination de Chris Pincher était une erreur.
Mi-mai, un député conservateur soupçonné de viol avait été arrêté provisoirement. Toujours en mai, un ancien député tory a été condamné à un an et demi de prison pour abus sexuel sur mineur. Fin avril, un autre parlementaire conservateur avait démissionné après avoir regardé des vidéos pornographiques sur son téléphone portable au Parlement.