Une barrière infranchissable
Le plus gros iceberg du monde menace des millions de manchots et de phoques

Un immense iceberg, détaché de l'Antarctique en 1986, se dirige vers une île britannique, peuplée de colonies de manchots royaux et de phoques. Cette immense barrière de glace menace gravement la faune.
Publié: 05:55 heures
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Dernière mise à jour: 05:56 heures
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Le plus gros iceberg du monde, appelé A23a, fait 6 fois le Léman.
Photo: keystone-sda.ch
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Solène MonneyJournaliste Blick

Un iceberg d'une taille comparable à six fois le Léman ou pour les athlètes à 490'000 terrains de foot dérive au large de l'Argentine. Ce monstre de glace se dirige tout droit vers l'île britannique de Géorgie du Sud, peuplés de millions de manchots royaux et de phoques. 

Il reste environ 280 kilomètres à ce mastodonte avant de toucher terre. Le risque pour la faune présente sur l'ile est qu'avec ses 400 mètres d'épaisseur, majoritairement sous l'eau, il pourrait devenir une barrière infranchissable. Les animaux seraient obligés de le contourner sur des dizaines de kilomètres pour se nourrir, précise la BBC jeudi 23 janvier. 

«Les adultes vont dans la mer au large pour chercher de la nourriture. S'ils doivent aller plus loin, ils vont devoir brûler plus d'énergie et les bébés recevront moins de nourriture. Il y a donc un risque de mortalité accru», explique Andrew Meijers, chef d'équipe à l'Institut antarctique britannique. 

Son dernier voyage

Cet immense bloc de glace s'est détaché de l'Antarctique en 1986. D'abord coincé au fond de la mer, il a ensuite été pris dans un vortex – une sorte de tourbillon. Mais en décembre dernier, il s'en est libéré, filant désormais droit sur la Géorgie du Sud, au grand désarroi de sa faune unique.

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Pourtant, tout n'est pas perdu. Le comportement des icebergs reste imprévisible, rendant leur trajectoire difficile à anticiper. Simon Wallace, capitaine d’un navire du gouvernement de Géorgie du Sud, croise lui aussi les doigts: «Les icebergs sont intrinsèquement dangereux. Je serais extrêmement heureux s’il nous passait complètement à côté.»

Bien que le détachement d’icebergs soit un phénomène naturel, il est exacerbé par le réchauffement climatique, rendant ces événements plus fréquents et inquiétants. Le plus grand iceberg du monde est sur le point de vivre son dernier voyage. Les eaux du nord, plus chaudes qu'au pôle, entraineront la disparition progressive de ce monstre de glace. Espérons qu’il ne laisse pas derrière lui un désastre, emportant dans sa fonte finale les millions de manchots royaux et de phoques qui peuplent ces rivages fragiles.

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