Tous les oligarques russes sont tombés en disgrâce. Tous? Non, un petit cercle parmi les Russes les plus privilégiés sont épargnés par les sanctions occidentales. Sur les 20 hommes les plus riches de Russie, 10 sont totalement ou partiellement exemptés des sanctions, révèle la «SonntagsZeitung».
Proches de Poutine mais pas sanctionnés
Parmi eux, Vladimir Potanine, le plus riche de tous. Le magazine économique américain «Forbes» estime sa fortune à un peu plus de 28 milliards de dollars. Il occupe la 97e place parmi les personnes les plus riches du monde. Sa fortune provient surtout de l'exploitation minière, il détient notamment 30% de Norilsk, le plus grand producteur russe de nickel, par le biais de sa holding Interros. Il est considéré comme proche de Poutine. Pourtant, il ne figure sur aucune liste de sanctions.
Leonid Mikhelson, le deuxième Russe le plus riche, a lui aussi été épargné par les sanctions jusqu'à présent. Selon «Forbes», il dispose de près de 23 milliards de dollars et occupe la 130e place sur la liste actuelle des plus riches. Sa fortune provient du commerce du gaz.
Le magnat de l'acier Vladimir Lissine ne figure pas non plus sur la liste des sanctions. Selon «Forbes», sa fortune oscille entre 18 et 25 milliards de dollars. Comparé à Potanine et Michelson, Lissine est toutefois considéré comme moins proche de Poutine. Il a d'ailleurs critiqué la guerre en Ukraine en la qualifiant de «grande tragédie injustifiable».
Stabilité sur le marché des matières premières
La liste pourrait encore s'allonger. On ne sait pas réellement pourquoi ces oligarques super-riches sont totalement ou partiellement exemptés des sanctions. Selon la «SonntagsZeitung», ces Russes et leurs implications dans le secteur des matières premières sont trop importants pour l'Occident. Une sanction de leurs entreprises pourrait entraîner une explosion massive des cours du gaz, du pétrole, du nickel et du palladium, des matières premières dont les industries occidentales ont un besoin urgent.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)