Depuis quelques semaines, un nouveau variant du Covid fait la une des journaux. EG.5, ou plus simplement Eris, a entre-temps été classée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme «variant d'intérêt» et fait l'objet d'une surveillance accrue depuis la mi-août. Actuellement, seuls trois variants sont concernés par cette mesure.
Qu'est-ce qui fait de l'EG.5 un variant spécial? Est-il temps de s'inquiéter? La prochaine grande pandémie est-elle à notre porte? Blick répond aux principales questions.
Qu'est-ce qui rend EG.5 si spécial?
Le nouveau variant du Covid apporte un changement petit, mais décisif, par rapport aux variants connus jusqu'à présent: une mutation de pointe supplémentaire qui peut contourner la protection vaccinale traditionnelle. «EG.5.1 a une mutation en position 456», explique l'épidémiologiste Richard Neher du biocentre de l'université de Bâle, interrogé par Blick.
Pourquoi cette mutation est-elle si critique?
C'est une modification minuscule, mais qui a un effet critique. «Cette mutation entraîne probablement chez certaines personnes une reconnaissance immunitaire légèrement réduite», explique Richard Neher. En d'autres termes: le virus peut se transmettre plus facilement, même chez les personnes vaccinées.
Que dit l'OFSP à propos de ce variant?
L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a le nouveau variant dans son radar. «EG.5 est considérée comme l'une des mutations à la croissance la plus rapide et fait donc l'objet d'une surveillance plus étroite depuis le début de l'été», a fait savoir l'OFSP à la demande de Blick. Des premiers cas ont déjà été enregistrés en Suisse.
Y aura-t-il donc à nouveau plus de cas de Covid?
Oui, très probablement. Selon l'OMS, la protection vaccinale est moindre par rapport aux autres variants. Même les personnes vaccinées ou qui ont déjà contracté le virus au cours des semaines et des mois précédents sont vulnérables à Eris.
A cela s'ajoute la baisse de l'immunité dans la population générale, explique l'OFSP. Celle-ci diminue au fil du temps, aussi bien après une vaccination qu'après une infection antérieure.
Du fait de la plus grande facilité de transmission, il devrait y avoir à nouveau plus de cas dans les mois à venir. «Les nouvelles mutations du sous-variant et la baisse de l'immunité peuvent entraîner une augmentation des infections au cours des deux prochains mois», indique l'OFSP.
Y aura-t-il donc aussi plus de cas graves?
Non, du moins pas actuellement. Selon l'OFSP, rien n'indique pour le moment que l'EG.5 provoque une évolution plus grave de la maladie que le variant Omicron, par exemple. En outre, les autorités partent du principe, sur la base des observations disponibles, que les vaccins protègent également contre les évolutions graves dans le cas de l'EG.5. L'épidémiologiste Richard Neher affirme par ailleurs que le risque lié au nouveau variant est faible. «C'est l'un des nombreux variants qui circulent pour le moment.»
L'OMS assure qu'en raison de la mutation, Eris pourrait certes provoquer une augmentation du nombre de cas et devenir le variant dominant dans le monde. Mais le risque pour la santé publique au niveau mondial serait faible. La crainte d'une augmentation massive du nombre de patients atteints de Covid-19 dans les hôpitaux n'est donc pas fondée à ce jour.
Dois-je me faire vacciner à nouveau?
L'OFSP ne recommande actuellement pas de vaccination supplémentaire contre le Covid pour la population générale. Selon l'office fédéral, presque toutes les personnes en Suisse sont vaccinées ou ont déjà contracté la maladie, parfois même les deux.
D'ailleurs, les personnes particulièrement exposées ne doivent pas encore se faire une nouvelle fois vacciner. Après un examen individuel chez le médecin, il est toutefois possible de recevoir une dose. «La vaccination peut être utile dans certains cas, car elle peut améliorer la protection contre une évolution grave de la maladie pendant plusieurs mois», précise l'OFSP.
La question de savoir si la recommandation de vaccination pour l'automne et l'hiver sera adaptée est actuellement en cours d'évaluation. «Cela suivra dans quelques semaines», promet l'OFSP.