Les plus gros investissements à réaliser concernent le secteur des transports, suivis par ceux de l'énergie, du bâtiment et de l'industrie, selon une étude du groupe suisse, qui fait office d'assureur pour les assureurs.
D'après les calculs de ses économistes, le montant des investissements supplémentaires à réaliser par rapport aux niveaux actuels afin de limiter le réchauffement climatique atteint même 290.000 milliards de dollars en tenant compte des énergies fossiles.
«Les investissements dans la décarbonation se sont accrus en moyenne de 5% par an depuis 2016», a chiffré Jérôme Haegeli, chef économiste de Swiss Re, cité dans le communiqué accompagnant l'étude, qui souligne qu'à ce rythme les objectifs net zéro pour les émissions de CO2 ne seront atteints qu'avec près de 20 ans de retard.
98% du chemin reste à parcourir
Formulé autrement, 98% du chemin reste encore à parcourir en termes d'investissements pour atteindre ces objectifs, ont calculé les économistes de Swiss Re, qui ont mis en évidence les enjeux pour l'économie mondiale.
«Si le réchauffement climatique se maintient sur la trajectoire actuelle», l'économie mondiale pourrait perdre «jusqu'à 7 à 10%» de croissance d'ici au milieu du siècle, ont-ils calculé, soulignant que «chaque dollar investi» contribue à réduire les émissions et à atténuer les pertes de croissance future.
Ils estiment les investissements nécessaires à 114.000 milliards de dollars dans le secteur des transports, en particulier pour développer les infrastructures pour les véhicules électriques. Dans le secteur de l'énergie, les économistes de Swiss Re chiffrent les investissements nécessaires à 78.000 milliards de dollars.
Le secteur public doit encourager le privé
Leurs estimations se montent à 65 milliards pour le bâtiment et à 14 milliards pour l'industrie, entre autres pour renforcer l'efficacité énergétique qui constitue un important levier de décarbonation dans ces deux secteurs.
L'essentiel de ces investissements doit venir du secteur privé, mais les autorités publiques doivent également créer un cadre aidant à rediriger des capitaux vers des investissements environnementaux, selon les économistes de Swiss Re.
Parmi les pistes, Jérôme Haegeli évoque aussi les obligations vertes, ce marché étant encore «beaucoup trop petit» à ses yeux.
«Le marché des obligations vertes ne représente encore que moins de 2% de la valeur du marché obligataire mondiale», souligne-t-il.
Les réassureurs s'intéressent de près aux moyens de limiter le réchauffement climatique, la facture pour les inondations, canicules, incendies ou tempêtes de grêle leur coûtant de plus en plus cher.
(ATS)