D'abord le Covid, ensuite la guerre en Ukraine, l'inflation, peut-être bientôt une crise énergétique. Sans oublier la crise climatique globale.
Le monde est actuellement en ébullition. Il n'est donc guère surprenant que de nombreux jeunes soient pessimistes quant à leur avenir. Toutefois, selon Enzo Weber, chercheur allemand sur le marché du travail, ils n'ont pas forcément raison de l'être. Celui-ci leur prédit un avenir doré. «La jeune génération sera la plus riche qui ait jamais existé», déclare-t-il au «Spiegel».
D'où le scientifique tire-t-il son optimisme? Cette supposée future prospérité viendrait des progrès technologiques et d'une productivité accrue. «Nous y parviendrons grâce à la numérisation et à la transformation écologique.»
Des difficultés à surmonter
Enzo Weber affirme que le chemin pour y parvenir ne sera, certes, pas rose. Quelques défis attendent encore la jeune génération. «Sans Covid et sans guerre, tout aurait été mieux, cela ne fait aucun doute. Et oui, il y a aussi des difficultés supplémentaires, comme la contraction démographique qui nous apportera des problèmes dans le système des retraites.»
Pourtant, il ne faut pas oublier que les parents de cette nouvelle génération ont également dû faire face à l'époque à des bouleversements, comme les chocs pétroliers ou le 11 septembre, nous rappelle le chercheur. «Ce qui n'avait pas empêché l'augmentation du niveau de vie, bien au contraire.»
Les pertes dues à l'inflation «se compenseront plus tard»
L'inflation est l'un des plus grands problèmes actuels, qui préoccupe également de nombreux jeunes. «Les jeunes font généralement partie des personnes à faible revenu qui sont plus touchées par l'inflation», explique Enzo Weber. Néanmoins, ils ne souffrent, selon lui, pas plus que leurs aînés «car ils ont encore des perspectives devant eux».
Enzo Weber poursuit sa comparaison entre les générations, ajoutant que, même si le porte-monnaie des jeunes est actuellement vide, cela sera compensé à long terme par leur entrée dans la vie active. Promesse d'une potentielle richesse future qui n'existe pas pour les chômeurs de longue durée qui élèvent seuls leurs deux enfants, ou pour les retraités qui vivent au seuil de la pauvreté, insiste-t-il.
De nombreux emplois grâce à la numérisation
La situation serait par contre plus tendue si l'inflation se transformait en récession, nuance tout de même le chercheur. Enzo Weber fait des comparaisons avec la pandémie de Covid-19: lors de la récession de l'époque, il y avait certes eu moins de licenciements que lors des crises précédentes, mais les entreprises avaient également embauché moins de personnes. C'est là que réside le problème. «S'il n'y a pas de fluctuation, il est plus difficile pour les débutants de prendre pied sur le marché du travail», reconnait le chercheur.
Mais selon Enzo Weber, tout cela relève encore de la spéculation. Il est convaincu que la numérisation en particulier contribuera fortement à la prospérité des générations futures. «Elle générera de nombreux emplois de qualité.»
Ces prédictions optimistes peuvent toutefois laisser songeur. De nombreuses incertitudes demeurent et le chercheur mentionne plusieurs bémols. Le progrès amènera-t-il vraiment la richesse à la jeune génération? Seul l'avenir nous le dira.