Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a été tué dans une frappe mercredi à Téhéran, a annoncé le mouvement islamiste palestinien. Il accuse Israël, pays contre lequel il est en guerre à Gaza depuis près de dix mois.
Chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, la soixantaine, était basé à Doha. Il avait participé mardi à Téhéran à la cérémonie d'investiture du président iranien Massoud Pezeshkian, un réformateur.
«Mort dans une frappe sioniste»
L'Iran, ennemi juré d'Israël, est un proche allié du Hamas et du Hezbollah libanais. Un commandant a été «éliminé», selon l'armée israélienne dans une frappe menée par ses forces aériennes mardi soir dans la banlieue sud de Beyrouth.
«(Notre) frère, le dirigeant, le mujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans une frappe sioniste contre sa résidence à Téhéran après sa participation à l'investiture du nouveau président» iranien Massoud Pezeshkian, a écrit dans un communiqué le Hamas. «L'occupation (ndlr: Israël) est responsable de cet attentat et les Etats-Unis en portent également la responsabilité», a-t-il encore dit.
Le fils de Haniyeh, Abdoul Salam Ismaïl Haniyeh, a déclaré que son père avait «obtenu ce qu'il voulait. Nous sommes dans un état de révolution continue et de lutte contre l'occupation» israélienne des territoires palestiniens, a-t-il déclaré dans un communiqué. «La résistance ne prendra pas fin avec l'assassinat des dirigeants, et le Hamas continuera à résister jusqu'à la libération», a-t-il encore dit.
Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique iranienne ont annoncé que «la résidence d'Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a été touchée à Téhéran, et (...) lui et l'un de ses gardes du corps sont tombés en martyrs», selon un communiqué sur leur site d'information Sepah. Ils n'ont pas précisé dans l'immédiat les causes de «l'incident» et annoncé l'ouverture d'une enquête.
Sollicitée, l'armée israélienne n'a pas souhaité faire de commentaire.
Le Hamas se vengera
Moussa Abou Marzouk, un responsable du bureau politique du Hamas, a déclaré dans un communiqué que cet «acte lâche, ne restera pas sans réponse». Ismaïl Haniyeh, qui avait rejoint le Hamas en 1987, s'était fait connaître en 2006 en devenant Premier ministre de l'Autorité palestinienne après la victoire surprise de son mouvement aux législatives.
Il avait été élu chef du bureau politique du Hamas en 2017, succédant à Khaled Mechaal, et vivait en exil volontaire au Qatar. Dans son offensive à Gaza, l'armée israélienne a tué plusieurs membres de la famille d'Ismaïl Haniyeh, dont trois de ses fils et quatre petits-enfants.
Début juillet, l'armée avait dit que «de plus en plus de signes» laissaient présager que le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, avait été tué dans une frappe qu'elle avait menée dans la bande de Gaza. Mais aucune confirmation de sa mort n'a été annoncée.