Un accord d'ici à la fin de semaine
L'Allemagne bientôt prête à former un gouvernement

Un accord de coalition se profile en Allemagne entre les conservateurs et le SPD. Les négociateurs espèrent finaliser les discussions cette semaine, face aux défis économiques mondiaux et à la progression de l'AfD dans les sondages.
Publié: 08.04.2025 à 18:12 heures
Les conservateurs de Friedrich Merz sont proches d'un accord avec le centre-gauche pour former un nouveau gouvernement de coalition en Allemagne.
Photo: IMAGO/Ardan Fuessmann
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AFP Agence France-Presse

Les conservateurs du chancelier désigné Friedrich Merz sont proches d'un accord avec le centre-gauche pour former un nouveau gouvernement de coalition en Allemagne, ont indiqué mardi des participants aux pourparlers, évoquant une conclusion possible cette semaine.

Depuis sa victoire aux élections législatives du 23 février, le bloc conservateur CDU/CSU de Friedrich Merz est en discussion avec le parti social-démocrate (SPD) du chancelier sortant Olaf Scholz pour former un nouvel exécutif d'ici la fin d'avril ou début mai. Les négociations très détaillées visent à établir une feuille de route pour les quatre années à venir et peuvent prendre de longs mois.

L'extrême droite ne cesse de progresser

Mais les protagonistes veulent cette fois aller le plus vite possible à un moment où le président américain Donald Trump chamboule les relations en matière de sécurité et de commerce mondial, et où le parti d'extrême droite allemand AfD ne cesse de progresser dans les sondages d'opinion, au point de talonner les conservateurs.

«Nous faisons globalement de bons progrès, nous avons pu surmonter de nombreux obstacles», a déclaré mardi un poids lourd de la CDU, le député Thorsten Frei. Une négociatrice du SPD, Manuela Schwesig, cheffe du gouvernement de la région Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (est), a dit espérer «que nous pourrons conclure d'ici la fin de la semaine».

Compte tenu de «ce qui se passe dans l'économie mondiale et de ce que font les États-Unis» avec l'offensive sur les tarifs douaniers, «il y a un grand consensus ici» en direction d'un accord, a déclaré l'ancien ministre de la Santé de la CDU, Jens Spahn à la radio Deutschlandfunk.

Plan d'investissements massif

Le gouvernement de coalition tripartite d'Olaf Scholz s'était effondré début novembre en raison de différends budgétaire devenus insurmontables entre son parti, les Verts et les libéraux du FDP.

Un problème que n'aura pas le probable nouveau gouvernement. Face aux bouleversements mondiaux, Friedrich Merz a réussi à faire adopter dès début mars un plan géant d'investissements de plusieurs centaines de milliards d'euros afin de réarmer et moderniser le pays, initiative applaudie par ses pairs européens.

Concrètement, l'Allemagne va assouplir son «frein à l'endettement», qui limite la capacité d'emprunt du pays, pour les dépenses militaires et pour les régions. S'y ajoute un fonds spécial - hors budget - de 500 milliards d'euros sur 12 ans pour moderniser les infrastructures et relancer la première économie européenne. Il s'agit de rénover routes, ponts, chemins de fer, écoles, installations énergétiques.

Le futur chancelier est néanmoins très critiqué en Allemagne, y compris dans ses rangs, pour avoir réformé ce «frein à l'endettement» alors qu'il avait promis de ne pas y toucher. Cela profite surtout à l'AfD, qui a déjà décroché un résultat record de plus de 20 % aux législatives devenant le deuxième parti du pays, et se rapproche désormais du bloc CDU/CSU dans les sondages à environ 25%.

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