Turbine en maintenance ou politique?
Nord Stream I: Gazprom annonce une nouvelle coupe drastique

Le géant gazier russe Gazprom a annoncé lundi qu'il réduirait dès mercredi drastiquement, à 33 millions de mètres cubes quotidiens, les livraisons de gaz russe à l'Europe via le gazoduc Nord Stream I. Il a avancé la nécessité de la maintenance d'une turbine.
Publié: 25.07.2022 à 17:33 heures
Le géant énergétique russe Gazprom a ramené le volume de gaz transitant via Nord Stream I à 20% des capacités du gazoduc, contre 40% avant la récente fermeture de l'infrastructure pour des travaux de maintenance, officiellement.
Photo: keystone-sda.ch

«La capacité productive de la station de compression Portovaïa passera à 33 millions de m3 le 27 juillet à 7h» (5h, heure suisse), a indiqué Gazprom sur son compte Telegram, soit environ 20% des capacités du gazoduc, contre environ 40% actuellement.

La Russie avait déjà coupé à deux reprises le volume de ses livraisons en juin, en disant que le gazoduc ne pouvait fonctionner normalement sans une turbine qui était en réparation au Canada et qui n'était pas revenue en Russie à cause des sanctions imposées par les Occidentaux à la suite de l'assaut russe contre l'Ukraine.

Depuis, l'Allemagne et le Canada se sont entendus pour ramener l'équipement en Russie, mais la turbine n'a pas encore été livrée.

Une décision politique?

Pour Berlin, il s'agit d'une décision «politique» et d'un «prétexte» pour peser sur les Occidentaux dans le cadre du conflit en Ukraine. Le président russe, Vladimir Poutine, avait prévenu que si son pays ne recevait pas la turbine manquante, le gazoduc fonctionnerait à 20% de sa capacité dès cette semaine en raison de la maintenance à venir d'une seconde turbine.

Le gazoduc Nord Stream, d'une capacité selon Gazprom de 167 millions de m3 quotidiens, relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique. Le tube est stratégique pour les approvisionnements en gaz des Européens, très dépendants des ressources énergétiques russes.

On se renvoie la responsabilité

Les Occidentaux accusent Moscou de se servir de l'arme énergétique en représailles aux sanctions adoptées après l'offensive contre l'Ukraine. Le Kremlin, lui, dit que les sanctions sont à l'origine de problèmes techniques sur l'infrastructure gazière et que l'Europe souffre dès lors de mesures qu'elle impose à la Russie.

Par ailleurs, dans un précédent communiqué de Gazprom lundi, le groupe gazier avait indiqué que la livraison de la première turbine au coeur du litige était bloquée, arguant de «problèmes (ndlr: du fait) des sanctions de l'UE et de la Grande-Bretagne».

«Leur résolution est importante pour permettre la livraison en Russie du moteur et pour effectuer les réparations complètes et urgentes d'autres moteurs de turbine à gaz pour la station de compression de Portovaïa» avait-il ajouté.

(AFP)

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