Trois questions en 5 minutes
Donald Trump se défend à son procès en diffamation, mais sous conditions

Trois questions, moins de cinq minutes: l'ex-président Donald Trump s'est défendu jeudi au procès en diffamation intenté à New York par l'auteure E. Jean Carroll. Mais sa liberté de parole a été strictement limitée par le juge, pour éviter tout dérapage verbal.
Publié: 26.01.2024 à 07:25 heures
Donald Trump n'a été autorisé qu'à des réponses par oui ou par non, aux trois questions posées par son avocate.
Photo: Elizabeth Williams

Face aux neuf jurés et à son accusatrice, qui l'avait accusé de viol et l'avait fait condamner au civil en 2023 pour agression sexuelle, l'ancien président des Etats-Unis d'Amérique n'a été autorisé qu'à des réponses par oui ou par non, aux trois questions posées par son avocate.

Le grand favori de la primaire des républicains pour la présidentielle de 2024 a simplement pu confirmer, à «100 %», sa déposition durant la procédure. Et il a indiqué par un «oui» qu'il avait tenu les propos visés par la plainte, en juin 2019, pour se défendre des accusations de viol que venait de lancer, pour la première fois publiquement, E. Jean Carroll dans un livre.

«Elle a dit quelque chose que j'ai considéré comme faux», a-t-il tenté de développer, avant que le juge ne le coupe immédiatement. «M. Trump, baissez d'un ton», lui avait-il intimé un peu plus tôt, alors qu'il imposait le cadre de la déposition à l'avocate.

«Elle est malade», «tarée», «bidon»

Mercredi soir, sur son réseau social Truth Social, Donald Trump avait lancé pas moins de 37 attaques écrites contre E. Jean Carroll, qu'il continue depuis des mois de dénigrer et d'insulter en la traitant de «tarée», à l'"histoire bidon», qu'il n'a «jamais vue de [sa] vie». «Elle est malade», avait-il répété lors de sa déposition dans la procédure en octobre 2022, que les jurés avaient pu visionner durant la matinée.

Visiblement frustré et furieux, Donald Trump, 77 ans, a secoué la tête de dépit lorsqu'il témoignait. «Ce n'est pas l'Amérique», a-t-il lâché en sortant de la salle d'audience, au tribunal fédéral de Manhattan.

Le procès au civil oppose depuis le 16 janvier E. Jean Carroll, 80 ans et ancienne chroniqueuse de l'édition américaine du magazine Elle, à l'ancien président des États-Unis. L'auteure l'a déjà fait condamner au civil en mai 2023 à cinq millions de dollars de dédommagements pour agression sexuelle dans une cabine d'essayage d'un grand magasin new-yorkais en 1996 et déjà une première fois pour diffamation pour des propos tenus en 2022, un verdict rendu à l'unanimité par un jury populaire.

Mais elle avait déjà porté plainte pour diffamation en 2019, quand Donald Trump, pour démentir les accusations de viol, avait affirmé qu'elle avait tout inventé pour «vendre un nouveau livre». La procédure avait été retardée, mais ce second procès a été maintenu. Mme Carroll réclame plus de 10 millions de dollars pour préjudice moral et professionnel.

Les débats au procès intenté par E. Jean Carroll doivent se terminer vendredi par les plaidoiries finales, avant que le jury ne se retire pour délibérer.

(ATS)

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