Terreur dans le ciel coréen
Pyongyang tire un missile balistique pendant la visite d'Antony Blinken à Séoul

La Corée du Nord a procédé lundi au lancement de plusieurs missiles balistiques à courte portée, a rapporté l'armée de Séoul, en pleine visite du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken en Corée du Sud.
Publié: 18.03.2024 à 07:37 heures
La Corée du Nord a procédé lundi au lancement de plusieurs missiles balistiques à courte portée. Ces tirs ont eu lieu durant une visite du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken en Corée du Sud.

L'armée sud-coréenne a déclaré avoir «détecté vers 7h44 (23h44 en Suisse) le lancement de ce qui semble être de multiples missiles balistiques à courte portée», qui ont parcouru quelque 300 kilomètres avant de s'abîmer dans la mer de l'Est, également connue sous le nom de mer du Japon.

«Nous partageons les informations pertinentes avec les États-Unis et le Japon et nous nous tenons prêts à intervenir», a ajouté l'état-major interarmées. Les tirs coïncident avec la visite du chef de la diplomatie américaine, arrivé la veille au soir à Séoul. Il a rencontré lundi matin le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, selon son entourage, et participait lundi au troisième «Sommet pour la démocratie».

Ils interviennent aussi quelques jours après la fin d'exercices militaires conjoints américano-sud-coréens. «Ces lancements, comme les précédents tirs de missiles balistiques ces dernières années, sont en violation de multiples résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU», a déclaré un porte-parole du département d'Etat, en soulignant que ces tirs «menacent» les voisins de la Corée du Nord et «sapent la sécurité régionale».

«Notre engagement en faveur de la défense du Japon et de la Corée du Sud restent sans faille», a ajouté le porte-parole. Selon la presse japonaise, trois missiles balistiques de courte portée ont été tirés, le Premier ministre Fumio Kishida condamnant des essais d'armes «répétés et très fréquents» du Nord.

Cette «série d'actions menace la paix et la sécurité du Japon, de la région et de la communauté internationale. Nous ne le tolérons pas», a-t-il ajouté. Ces tirs de missile balistique sont les deuxièmes par Pyongyang en 2024, après celui, le 14 janvier, d'un engin équipé d'une ogive hypersonique.

Anthony Blinken a atterri dimanche en Corée du Sud pour participer au troisième «Sommet pour la démocratie», une initiative du président des Etats-Unis Joe Biden, et que Séoul accueille de lundi à mercredi. Y sont présents des responsables du gouvernement, des ONG ainsi que des membres de la société civile. Le secrétaire d'Etat américain devait aussi évoquer avec son homologue sud-coréen Cho Tae-yul un renforcement de l'alliance entre Washington et Séoul, dans le cadre d'une politique de «dissuasion étendue» face au Nord.

Pyongyang menace de faire payer un «prix élevé»

Jeudi, Séoul et Washington ont mis fin à leurs exercices annuels à grande échelle «Bouclier de la liberté», comprenant l'interception de missiles et des assauts aériens. Le nombre de troupes y participant a été doublé par rapport à 2023.

Pyongyang a averti début mars que les Etats-Unis et la Corée du Sud paieraient un «prix élevé» pour ces manoeuvres avant d'annoncer que M. Kim avait supervisé un exercice d'artillerie à grande échelle comprenant, selon lui, des unités frontalières «qui ont mis la capitale de l'ennemi à leur portée».

«Il s'agit d'une manoeuvre très calculée de la part de Pyongyang, tirer plusieurs missiles montre qu'il est capable d'un tel acte même lorsque le plus haut diplomate américain est sur place», a indiqué à l'AFP le professeur Choi Gi-il, spécialiste des études militaires à l'université de Sangii. La Corée du Nord procède généralement à des tirs de missiles «en guise de riposte» après les exercices conjoints entre les États-Unis et la Corée du Sud, a souligné Han Kwon-hee, de l'Association coréenne des études de l'industrie de la défense.

Séoul est un allié clé de Washington dans la région. Les Etats-Unis stationnent quelque 27'000 soldats américains en Corée du Sud pour l'aider à se protéger face au Nord, doté de l'arme nucléaire. Arrivé au pouvoir en 2022, le président conservateur sud-coréen Yoon Suk Yeol a renforcé ses liens avec la Maison Blanche et cherché à se rapprocher du Japon, ancienne puissance coloniale dans la péninsule coréenne, face aux menaces de Pyongyang.

Depuis le début de l'année, Pyongyang a désigné Séoul comme son «principal ennemi», a fermé les agences consacrées à la réunification et au dialogue intercoréen et menacé d'entrer en guerre pour toute violation de son territoire «ne serait-ce que de 0,001 millimètre». Après Séoul, Antony Blinken doit se rendre aux Philippines, pour apporter son soutien à un allié aux prises avec les velléités de Pékin en mer de Chine méridionale.

(ATS)

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