La Russie dément toute implication à Boutcha
La Russie rejette «catégoriquement» toutes les accusations liées à la découverte d'un grand nombre de cadavres de civils à Boutcha, près de Kiev, a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a plus tard indiqué que la Russie allait présenter, lors d'une conférence de presse à 21h30 heure suisse au siège des Nations unies à New York, des «documents» montrant, selon elle, la «vraie nature» des événements dans cette ville. Il a qualifié les images de corps de «fausses», dénonçant une campagne de «propagande» et de «désinformation».
Selon la procureure générale d'Ukraine, les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes. Son bureau a en outre fait état lundi soir des corps de cinq hommes avec les mains liées retrouvés dans la cave d'un sanatorium pour enfants à Boutcha.
Collectes de preuves pour des crimes de guerre
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé lundi en visitant Boutcha que des «crimes de guerre» qui seront «reconnus comme un génocide» y ont été commis.
Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien, a de son côté affirmé que les soldats ukrainiens capturés par l'armée russe et récemment libérés avaient fait état de «traitements inhumains» subis en captivité.
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a appelé lundi à créer une commission d'enquête internationale sur «le génocide» commis selon lui par l'armée russe à Boutcha, un terme également employé par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
La Haute-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a appelé «à préserver toutes les preuves» de «possibles crimes de guerre» et «violations graves des droits de l'Homme».
Des sanctions supplémentaires «cette semaine» contre la Russie
Le président américain Joe Biden a déclaré vouloir un «procès pour crimes de guerre» et vouloir prendre «des sanctions supplémentaires» contre la Russie, en réaction aux événements de Boutcha.
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont par ailleurs réclamé la «suspension» de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.
L'Union européenne discute en «urgence» de nouvelles sanctions contre Moscou, réclamées notamment par la France et l'Allemagne, a indiqué le haut représentant de l'UE Josep Borrell.
Le président français Emmanuel Macron a évoqué des sanctions individuelles et des mesures sur «le charbon et le pétrole». L'Allemagne et l'Autriche ont exclu des sanctions contre le secteur gazier russe.
Nouveaux mouvements militaires
Dix civils ont été tués et au moins 46 blessés dans des bombardements sur Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, a annoncé son maire.
Les forces russes préparent une «attaque massive» contre les troupes ukrainiennes dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a estimé lundi son gouverneur dans un message vidéo.
La situation est «tendue» dans tout le Donbass (est) sous contrôle ukrainien, où l'armée est prête à affronter les forces russes et la population civile doit évacuer sans délai, avait déclaré plus tôt le gouverneur de cette région.
Selon un haut responsable du Pentagone, les deux tiers des forces russes qui occupaient la région de Kiev depuis le début de l'invasion se sont repliées en Biélorussie. Il s'agit selon lui vraisemblablement d'une réorganisation avant un nouvel assaut ailleurs en Ukraine, probablement dans le Donbass.
Marioupol ville martyre
La ville portuaire assiégée de Marioupol dans le sud-est de l'Ukraine est détruite «à 90%» et «40% de ses infrastructures» sont «irrécupérables», a annoncé lundi son maire Vadim Boïtchenko.
La Croix-Rouge a annoncé que l'une de ses équipes, chargée d'aider à évacuer des civils de cette ville, était «retenue» par la police dans une localité proche, sous contrôle russe.
Expulsions diplomatiques
L'Allemagne a décidé d'expulser une quarantaine de diplomates russes et la France 35.
La Russie a jugé que ses relations avec l'Allemagne allaient encore plus se «détériorer» après cette décision «inamicale».
(AFP)