La Russie accusée de «génocide»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de commettre un «génocide» en Ukraine pour éliminer «toute la nation», après la découverte de nombreux corps à Boutcha, ville au nord-ouest de Kiev, à la suite du départ des forces russes.
«Je veux que tous les dirigeants de la Fédération de Russie voient comment leurs ordres sont exécutés. Ce genre d'ordres (...). Et ils ont une responsabilité commune. Pour ces meurtres, pour ces tortures, pour les bras arrachés par des explosifs (...) Pour les balles tirées dans la nuque», a déclaré le dirigeant ukrainien dimanche soir, ajoutant qu'un «mécanisme spécial» allait être créé pour enquêter sur tous les «crimes» russes.
Au total, les corps de 410 civils ont pour le moment été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes, a annoncé dimanche la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova.
La Russie nie toute attaque à Boutcha
Le ministère russe de la Défense a assuré dimanche que ses forces n'avaient pas tué de civils à Boutcha. «Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n'a souffert d'actions violentes», a déclaré le ministère.
Il a affirmé que les images de cadavres dans les rues de la ville étaient «une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux.»
Émoi international
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit dimanche «profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha.»
Le bureau des droits de l'Homme de l'ONU a estimé que la découverte de fosses communes à Boutcha soulevait de sérieuses questions quant à de «possibles crimes de guerre» et souligné l'importance de conserver toutes les preuves.
Les États-Unis et l'OTAN ont exprimé dimanche leur horreur tandis que le chancelier allemand Olaf Scholz a réclamé de nouvelles sanctions contre la Russie. «Nous déciderons de nouvelles mesures entre Alliés dans les prochains jours», a assuré ce dernier.
Plusieurs frappes et représailles sur le territoire ukrainien
Une série d'explosions ont secoué dimanche matin Odessa, principal port de l'Ukraine, sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays, ont constaté des journalistes de l'AFP. Elles n'ont pas fait de victime, selon l'armée ukrainienne.
La Russie a indiqué avoir mené des frappes par «des missiles maritimes et terrestres de haute précision» qui ont selon elle «détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants» près d'Odessa.
Par ailleurs, une personne a été tuée et 14 blessées dans une frappe russe à Mykolaïv, ville-verrou sur la route d'Odessa, selon le gouverneur de la région.
Dans l'est de l'Ukraine, une frappe russe sur un hôpital à Roubijne a fait un mort et trois blessés, selon le gouverneur de la région.
Les forces russes ont ouvert le feu dimanche pour disperser une manifestation contre leur présence à Khakovka, ville occupée du sud de l'Ukraine, faisant un nombre indéterminé de blessés, a affirmé Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
Des centaines de personnes fuyaient dimanche la ville de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, par peur d'une possible offensive russe sur cette partie du pays, a constaté l'AFP.
Avancée des pourparlers de paix
Le négociateur en chef russe dans les pourparlers de paix avec l'Ukraine, Vladimir Medinski, a salué dimanche une position «plus réaliste» selon lui de Kiev, prêt sous conditions à accepter un statut neutre du pays, réclamé par Moscou.
«La partie ukrainienne a adopté une approche plus réaliste des questions liées au statut neutre et dénucléarisé de l'Ukraine», a déclaré Vladimir Medinski.
Le négociateur en chef ukrainien, David Arakhamia, avait affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» toutes les positions ukrainiennes, «sauf en ce qui concerne la question de la Crimée.»
Un demi-million de personnes de retour en Ukraine
Plus de 500'000 personnes sont retournées en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, a annoncé dimanche le ministère ukrainien de l'Intérieur.
Le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies a de son côté recensé samedi près de 4,2 millions d'Ukrainiens partis vers l'étranger depuis le déclenchement du conflit.
(AFP)