Selon Human Rights Watch
Jihadistes et armées tuent des civils en toute impunité en Afrique de l'Ouest

Au Burkina Fasso et au Mali, des civils perdent la vie sous la violence des forces gouvernementales et des groupes armés. Human Rights Watch dénonce ces tueries
Publié: 18:57 heures
Photo: AP
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AFP Agence France-Presse

Des groupes jihadistes et des armées nationales ont tué des civils «en toute impunité» en 2023 et 2024 en Afrique de l'Ouest, en particulier au Burkina Faso et au Mali, pays dirigés par des régimes militaires et minés par les violences, a déploré l'ONG Human Rights Watch jeudi.

«Des groupes armés et des forces gouvernementales ont commis des atrocités en toute impunité en Afrique de l'Ouest en 2024, faisant des milliers de morts et de blessés», a écrit l'ONG à l'occasion de la publication de son 35e rapport annuel mondial.

«L'armée burkinabè et les VDP (Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils) ont tué au moins un millier de civils entre janvier et juillet 2024», a-t-elle affirmé, citant les chiffres d'Acled, une ONG qui recense les victimes de conflits dans le monde. HRW mentionne aussi «plusieurs tueries» commises en 2023.

Au Mali, également en proie aux violences jihadistes depuis 2012, «les forces armées maliennes et des combattants étrangers alliés manifestement associés au groupe Wagner, lié à la Russie, ont été impliqués dans des meurtres illégaux de civils lors d'opérations de lutte contre le terrorisme menées dans le centre et le nord du Mali», ajoute HRW.

«Les forces de sécurité maliennes et les forces alliées ont mené 239 opérations à l'encontre de civils, entraînant la mort de 1.021 individus entre le 1er janvier et le 11 octobre», poursuit l'ONG, s'appuyant toujours sur les chiffres d'Acled.

Une augmentation par rapport à 2023: sur la même période, «184 opérations ont été conduites» faisant 632 morts, dit-elle. La junte malienne réfute systématiquement les accusations d'exactions contre l'armée.

L'ONG rappelle également que la zone dite «des trois frontières», aux confins du Burkina Faso, du Mali et du Niger, est «le théâtre d'attaques menées par des groupes armés liés à l'État islamique et à Al-Qaïda». Le Nigeria, voisin du Niger, n'est pas épargné par les violences des jihadistes et de l'armée.

HRW évoque les nombreux kidnappings et attaques meurtrières commis par Boko Haram ou sa branche dissidente ISWAP contre des civils. Elle mentionne également deux frappes aériennes militaires qui visaient des «bandits» et ont fait 85 morts en décembre 2023 et 24 morts en septembre 2024.

«Aucune obligation de rendre des comptes n'a été établie pour les abus commis dans les conflits armés impliquant des groupes armés islamistes au Sahel et au Nigeria», affirme l'ONG.

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