Lundi, la Turquie et la Syrie ont été touchées par un séisme meurtrier et de plusieurs répliques dévastatrices. Le bilan provisoire de 4890 morts mardi matin, heure suisse, ne cesse de s’alourdir. Face à cette catastrophe, de nombreux pays ont annoncé leur intention d’envoyer de l’aide sur place. La Suisse en fait partie.
Huitante personnes dont des spécialistes du génie et du sauvetage de l'armée suisse se sont envolés vers 21h30 de Zurich-Kloten à destination d'Adana, en Turquie, a annoncé le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). De là, les secouristes seront engagés sur deux sites. L’endroit exact sera décidé dans les heures à venir.
Des chiens sauveteurs envoyés sur place
Les préparatifs pour cette intervention de grande envergure ont été effectués lundi soir à l’aéroport de Zurich. Environ 18 tonnes de matériel seront nécessaires pour l’intervention, a déclaré Sebastian Eugster de l’Aide humanitaire. «Nous fonctionnons sur place de manière totalement indépendante.» L’intervention est prévue pour une durée maximale de dix jours. «Il est clair que la tension monte, précisait le chef d’intervention. Surtout parce que les images sur place sont extrêmement touchantes.»
La Société suisse pour chiens de recherche et de sauvetage Redog a également envoyé 22 guides et quatorze chiens dans la zone sinistrée. Ces bénévoles aident à la recherche de personnes disparues ou décédées. Ils ont été transportés en Turquie par un jet de la Rega.
La responsable de l’exercice Linda Hornisberger a déclaré avant le départ: «Nos chiens sont capables de fouiller très rapidement une grande zone. Nous, les humains, n’y arrivons pas. De nombreuses personnes ne sont pas audibles sous les décombres, un chien peut les sentir. Nous voulons aider et faire en sorte qu’une partie de ces personnes survive.»
Condoléances aux familles
Le président de la Confédération Alain Berset a exprimé sa sympathie aux victimes sur Twitter. «Nos pensées vont aux populations de la Turquie et de la Syrie frappées par le tragique séisme. Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes et souhaitons un bon rétablissement à tous les blessés», a-t-il écrit.
Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a également présenté à son homologue turc Mevlut Cavusoglu les sincères condoléances de la Suisse à son pays et à son peuple.
Parallèlement, la DDC étudie les possibilités d'aide pour la Syrie, via ses bureaux dans la région. «L'aide humanitaire a fait une offre d'assistance à la Syrie», a précisé au TJ de la RTS Olivier Hagon, chef du groupe «médecine» du Corps suisse d'aide humanitaire. Ce spécialiste a souligné l'importance du défi sur place, en raison des nombreuses routes et aéroports détruits, en Turquie en particulier.
Outre l'urgence absolue, décisive dans les 50 premières heures après le sinistre, les secouristes veilleront à fournir des soins pour suppléer les structures de santé locales qui ont été détruites lors des répliques. Le DFAE ne dispose actuellement d'aucune information concernant d'éventuelles victimes suisses, que ce soit en Syrie ou en Turquie, a-t-il précisé. Des clarifications à ce sujet étaient en cours.
Appel aux dons
Face à l'ampleur de la catastrophe, la Chaîne du Bonheur a ouvert un compte et lancé un appel aux dons. Elle est en contact avec ses organisations partenaires présentes à proximité des régions sinistrées en Syrie, qui œuvrent déjà depuis des années pour soutenir la population touchée par la guerre, précise-t-elle.
Quant à la Turquie, c’est essentiellement le mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui se déploie actuellement.
(Blick avec ATS)
