Voilà déjà une semaine que le tremblement de terre de magnitude 7,8 a secoué la Turquie et la Syrie. Un phénomène troublant a été observé pendant les opérations de sauvetage, encore en cours, des victimes ensevelies. On pourrait penser qu'une fois sorties des décombres, les victimes ayant été retrouvées sont sauvées. Or, il arrive souvent que les rescapés meurent subitement après avoir été dégagés. Qu'est-ce qui mène à cette tragédie?
«Typique des victimes de tremblement de terre»
Lorsque des personnes sont ensevelies sous des décombres, les muscles et les vaisseaux sanguins de certaines parties du corps sont compressés. Si les sauveteurs parviennent à les sortir, on pense que le pire a été surmonté. À tort. Malheureusement, de nombreuses victimes décèdent des heures ou des jours après le sauvetage et les soins médicaux ne peuvent rien y faire. Les médecins nomment ce phénomène: la «mort de sauvetage». Un spécialiste allemand explique à RTL les raisons de ces morts inattendues.
Dans de nombreux cas, les personnes concernées souffrent d'une compression des reins. Mais ce n'est pas ceci en soi qui cause la mort des rescapés. Le véritable problème est que l'écrasement des tissus entraîne une insuffisance rénale mortelle, explique Christoph Specht à la télévision. Ce phénomène serait «typique chez les victimes de tremblements de terre».
«Peu après un sauvetage des décombres, il y a un afflux rapide du sang dans le corps de la victime», décrit le médecin. Cela conduit très rapidement à une insuffisance rénale aiguë: «La plupart du temps, cela ne peut pas non plus être résolu par une dialyse.»
La position décisive des victimes lors de l'évacuation
Mais selon Christoph Specht, la mort lors du sauvetage est souvent liée à un mauvais positionnement des personnes sauvées, qui restent parfois enfermées pendant des heures, voire des jours. Le médecin affirme que les personnes blessées par des décombres doivent impérativement être évacuées en position couchée – même si elles pourraient théoriquement marcher. «C'est très important, car ce passage de la position horizontale à la position verticale entraîne fréquemment des troubles incontrôlables du rythme cardiaque», explique-t-il. Or, le problème est que dans les régions sinistrées, les moyens médicaux nécessaires pour permettre un traitement correct font souvent défaut. Ces complications ne peuvent donc pas être traitées à temps.
Une semaine après le tremblement de terre catastrophique en Turquie et en Syrie, le nombre de morts continue d'augmenter. Dimanche, le seuil des 35'000 victimes confirmées a été franchi. L'ONU craint des chiffres bien plus élevés. Il n'y a bientôt plus d'espoir de trouver des survivants sous les décombres. Malgré tout, des personnes ont été miraculeusement sorties en vie à plusieurs reprises ce week-end, notamment un bébé âgé de sept mois.