Séisme en Birmanie
L'ONU accuse l'armée d'avoir poursuivi ses attaques malgré le cessez-le-feu

L'ONU accuse l'armée birmane de poursuivre ses attaques dans les zones touchées par le séisme, malgré un cessez-le-feu. Plus de 60 attaques ont été signalées depuis le 28 mars, dont 16 après l'entrée en vigueur de la trêve le 2 avril.
Publié: 04.04.2025 à 12:20 heures
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Dernière mise à jour: 04.04.2025 à 13:14 heures
Plus de 60 attaques ont été dénoncées.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

L'armée birmane a poursuivi ses attaques dans les zones frappées par un puissant séisme malgré l'instauration d'un cessez-le-feu temporaire, a accusé vendredi le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. «L'armée a mené plus de 60 attaques» depuis le séisme du 28 mars qui a fait au moins 3145 morts, a précisé James Rodehaver, le responsable du Haut-Commissariat en Birmanie, qui intervenait par visioconférence lors d'un briefing de l'ONU à Genève (Suisse).

Une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, avait évoqué précédemment 53 attaques, notamment des frappes aériennes et de drones, des tirs d'artillerie et des paramoteurs, dans les zones touchées par le séisme.

Selon James Rodehaver, 16 attaques par l'armée ont également été signalées depuis le cessez-le-feu temporaire entré en vigueur le 2 avril, actualisant le nombre de 14 attaques données tout d'abord par Ravina Shamdasani. Ces nombres «ne sont ni exhaustifs ni complets», a souligné James Rodehaver.

Poursuite des recrutements dans l'armée

Ravina Shamdasani a expliqué que l'armée poursuivait le recrutement y compris de jeunes gens qui participent aux opérations de sauvetage.

«Le recrutement et la conscription forcée durent depuis plus d'un an dans le pays, mais nous avons été plutôt surpris de recevoir des signalements de différents villages et villes où des personnes tentent de s'arracher aux décombres. Nous enquêtons toujours sur ces allégations», a indiqué James Rodehaver.

La Birmanie est plongée dans une violente guerre civile depuis 2021, après que l'armée a renversé les autorités civiles et pris le pouvoir. Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a insisté sur la nécessité que la trêve soit respectée et permette un accès immédiat aux zones sinistrées.

Un tournant?

«J'appelle à l'arrêt de toutes les opérations militaires et à ce que l'accent soit mis sur l'aide aux personnes touchées par le séisme, ainsi que sur la garantie d'un accès sans entrave aux organisations humanitaires prêtes à apporter leur soutien», a-t-il déclaré, cité dans un communiqué. «J'espère que cette terrible tragédie marquera un tournant pour le pays vers une solution politique inclusive», a-t-il ajouté. 

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