Seconde épave trouvée
Nouvelles découvertes sur l'épave d'Anticythère en Grèce

L'expédition 2024 sur l'épave d’Anticythère menée par l'École suisse d'archéologie en Grèce (ESAG) a permis des découvertes significatives, notamment une partie importante de la coque du navire. La présence d'une seconde épave a pu être confirmée.
Publié: 03.07.2024 à 09:26 heures
Grâce à des conditions météorologiques exceptionnellement favorables, les chercheurs suisses ont fait d'importantes découvertes cette année, dont une partie notable de la coque du bateau.
Photo: ESAG
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ATS Agence télégraphique suisse

L'expédition 2024 sur l'épave d’Anticythère menée par l'École suisse d'archéologie en Grèce (ESAG) a permis des découvertes significatives, notamment une partie importante de la coque du navire. La présence d'une seconde épave a pu être confirmée. 

Du 17 mai au 20 juin, les archéologues de l'ESAG ont mis au jour, lors de plongées, une partie de la coque du célèbre navire de l'Antiquité, dont les éléments originaux ainsi que le revêtement de protection extérieur sont en excellent état.

La plus riche épave de navire antique

Cette année, les scientifiques ont en outre pu confirmer la présence d'un deuxième bateau en bois dans la zone étudiée: «Les premières analyses montrent que les bateaux datent à peu près de la même époque», a indiqué Lorenz Baumer, responsable du projet de fouilles à l'Université de Genève, interrogé par Keystone-ATS.

Ils se trouvent à environ 200 mètres l'un de l'autre. D'autres recherches doivent maintenant montrer s'il y a un lien entre le naufrage des deux bateaux. L'épave d'Anticythère, datant du 1er siècle avant Jésus-Christ, est la plus riche épave de navire antique jamais découverte en Grèce. Elle a été trouvée par des pêcheurs d'éponges en 1900.

«Jusqu'à présent, on n'a jamais examiné l'épave en tant que telle, mais on s'est contenté d'en extraire les trésors», a expliqué le professeur Baumer. Dans le projet en cours depuis 2021, l'ESAG veut en savoir plus sur le navire lui-même. «Nous procédons comme pour les fouilles sur terre», a-t-il précisé. Des drones sous-marins télécommandés sont notamment utilisés.

Construit en «shell first»

Comme le montrent les recherches de cette année, le navire a probablement été construit en «shell first» (coque d'abord), ou «bordé premier», c'est-à-dire que les constructeurs ont d'abord fabriqué la coque avec les planches et ensuite seulement monté les membrures à l'intérieur du navire. Aujourd'hui, les navires sont construits dans l'ordre inverse.

De nouvelles tranchées de fouilles continues entre les deux sites de recherche ont également été ouvertes. Elles ont livré un riche matériel archéologique: environ 300 objets, dont 21 fragments de marbre, de nombreux fragments et autres éléments structurels de la coque du navire et plus de 200 tessons de céramique.

Les fragments de marbre découverts suggèrent la présence de plusieurs statues, tandis que l'analyse des amphores a révélé une abondance de types variés, y compris des amphores de Chios et de Rhodes. Des analyses ont également révélé l'utilisation de mastic dans certaines amphores pour leur étanchéité.

Le navire marchand venait de Grèce et naviguait vers l'Italie lorsqu'il a sombré. C'est dans cette épave très célèbre qu'a été retrouvé en 1902 le fameux «mécanisme d'Anticythère», le plus ancien calculateur astronomique connu. Cette machine comprenant des dizaines de roues dentées en bronze sur plusieurs plans décrivait les mouvements solaires, lunaires, ainsi que ceux des planètes visibles à l'oeil nu. Elle permettait même de prévoir les éclipses. Le dernier film de la série «Indiana Jones» montre le célèbre archéologue à la recherche de cette machine.

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