Quitter la salle pour protester contre Poutine?
Boycotté, l'émissaire russe au G20 a eu toute l'attention d'Ueli Maurer

Lors d'une réunion du G20, plusieurs ministres des Finances ont quitté ostensiblement la salle pendant le discours du représentant russe. Le conseiller fédéral Ueli Maurer, lui, est resté assis, boycottant ainsi le boycott censé protester contre l'invasion de l'Ukraine.
Publié: 22.04.2022 à 12:20 heures
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Dernière mise à jour: 25.04.2022 à 09:44 heures
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La Russie n'est pas appréciée sur la scène diplomatique en raison de son attaque contre l'Ukraine. Lorsque le ministre des Finances, Anton Siluanov, est intervenu lors de la réunion du G20, plusieurs délégués ont ostensiblement quitté la salle.
Photo: imago images/Russian Look

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le pays de Poutine est très impopulaire sur la scène internationale. Lorsque le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, s'est exprimé devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, les diplomates des pays les plus divers ont quitté la salle de manière ostentatoire. Dans la diplomatie, où le moindre geste peut avoir un énorme effet, une telle action représente une forme d'opposition claire.

Les représentants russes mis à l'écart sur la scène internationale

Des scènes similaires se seraient déroulées lors de la réunion des ministres des Finances et des directeurs des banques centrales du G20 cette semaine à Washington. Lorsque le représentant russe, Anton Siluanow, s'est connecté virtuellement, les rangs de la salle se sont éclaircis. La ministre canadienne des Finances, Chrystia Freeland, a publié une photo de celles et ceux qui avaient boycotté le discours. On y voit notamment la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, et Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne.

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Ueli Maurer reste assis à sa place

Parmi ceux qui sont restés prêter l'oreille au chef du Kremlin: le ministre suisse des Finances, Ueli Maurer. C'est ce que rapportent les journaux de «CH Media» en se référant à des sources bien informées. Le Département fédéral des finances (DFF) n'a toutefois pas voulu s'exprimer à ce sujet. Selon le rapport, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) affirme que la Suisse ne pratique en principe pas «la politique de la chaise vide», car les institutions multilatérales doivent être des lieux de dialogue.

En cas de déclarations inacceptables de la part d'États membres, la Suisse examine chaque fois la situation pour savoir si et comment elle veut réagir. Quitter la salle n'est une option «que dans des cas exceptionnels».

Le conseiller fédéral UDC n'était pas le seul ministre à rester assis. Selon plusieurs médias, une majorité des personnes présentes à la réunion ne se sont pas jointes au boycott. Parmi elles, il y a notamment le ministre allemand des Finances, Christian Lindner.

Le G20 est le groupe des principaux pays industrialisés et émergents. Outre les États-Unis et le Canada, la France, la Chine ou encore l'Inde en font également partie. Officiellement, la Suisse n'est pas membre du G20, mais peut participer régulièrement aux réunions des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales.

(Adaptation par Quentin Durig)

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