Le scénariste de «Taxi Driver» et «Raging Bull», Paul Schrader, est accusé d'agression sexuelle et harcèlement par son ancienne assistante, selon qui il l'a embrassée contre sa volonté et s'est exhibé devant elle lors du dernier festival de Cannes. Cette jeune femme de 26 ans était sur la Croisette avec l'artiste de 78 ans, également réalisateur, en mai 2024 pour la promotion de son film «Oh Canada», selon la plainte, déposée vendredi devant un tribunal de New York.
Agression et harcèlement
Le cinéaste l'a alors «enfermée» dans sa chambre d'hôtel, avant de «l'embrasser contre sa volonté», est-il encore écrit dans la plainte. La plaignante anonyme explique avoir été rappelée trois jours plus tard par le scénariste, qui lui a assuré qu'il était «mourant». Lorsqu'elle est arrivée dans sa chambre d'hôtel, il était «vêtu uniquement d'un peignoir ouvert, avec son pénis entièrement exhibé», toujours selon la plainte.
Les avocats de la jeune femme assurent qu'elle a été régulièrement harcelée entre 2021 et 2024 en travaillant pour M. Schrader. Le scénariste lui a adressé «des déclarations répétées d'amour et de désir de (la) toucher, (...) des questions sexuelles inappropriées quasi-constantes et des commentaires obscènes et misogynes», selon la plainte.
A cause de ce harcèlement, l'assistante «a souffert, entre autres, de cauchemars, d'une anxiété extrême et de traumatismes, et s'est retirée presque complètement de son ancienne vie».
Comparaison à Harvey Weinstein
En septembre 2024, Paul Schrader lui a envoyé un e-mail en se comparant à Harvey Weinstein, le producteur hollywoodien déchu dont les abus ont fait exploser le mouvement #MeToo. «J'ai fait une grosse connerie», écrivait-il alors, selon la plainte. «Si je suis devenu Harvey Weinstein dans ton esprit, alors bien sûr, tu n'as pas d'autre choix que de me mettre dans le rétroviseur.»
Le scénariste et son assistante avaient initialement discuté d'un accord financier, pour éviter une procédure pénale. Mais en mars, Paul Schrader s'est rétracté. La plainte réclame l'application de cet accord. Le scénariste a vigoureusement contesté ces accusations dans un e-mail publié lundi par le site IndieWire. Il qualifie la plainte d'une tentative de «réécrire l'histoire» pour «se faire de l'argent facile».
«Je n'ai jamais eu de relations sexuelles, sous quelque forme que ce soit, avec la plaignante. (...) Je ne me suis jamais exhibé à la plaignante», écrit le scénariste, tout en reconnaissant «deux baisers sur les lèvres» entre eux en décembre 2023 et mai 2024, «après avoir bu ensemble». Le scénariste assure que la jeune femme a continué de vouloir travailler avec lui, «même après Cannes».
Les accusations proférées à son encontre sont «gravement inexactes, très trompeuses et fondamentalement fausses», a assuré à l'AFP son avocat, Philip Kessler. «Nous nous défendrons vigoureusement», a-t-il ajouté.