«Sans aucune retenue»
Des manifestants réclament l'instauration d'un califat lors d'un rassemblement

Une manifestation religieuse qui s'est déroulée samedi dans les rues de Hambourg et l'évocation d'un califat instauré en Allemagne ont suscité l'indignation dans tout le pays. Plusieurs responsables politiques réclament aujourd'hui des sanctions.
Publié: 01.05.2024 à 13:05 heures
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Samedi, une manifestation religieuse s'est déroulée à Hambourg. Lors du rassemblement, plusieurs manifestants ont réclamé l'instauration d'un califat en Allemagne.
Photo: IMAGO/Blaulicht News
Natalie Zumkeller

Samedi, une manifestation organisée par des islamistes a eu lieu dans la ville portuaire de Hambourg, en Allemagne. Plusieurs slogans tels que «Allemagne = dictature des valeurs» ou «Le califat est la solution» figuraient sur les pancartes. Certains manifestants ont par ailleurs déclaré à cette occasion que le califat était l'objectif de tous les États islamiques.

Le califat est une forme de gouvernement lié à la mort du prophète Mahomet. Ainsi, un calife règne au nom du prophète et détient l'intégralité du pouvoir étatique et religieux. Le souhait d'un tel régime en Allemagne a suscité l'indignation des responsables politiques du pays, qui demandent désormais des sanctions.

Un «appel au réveil pour le dernier crédule»

«Notre État de droit peut et doit montrer qu'il est capable de se défendre contre les attaques de l'intérieur et de l'extérieur», a déclaré lundi le chef de file des Vert-e-s, Omid Nouripour, sur le portail d'information T-Online. Il est «alarmant de voir des extrémistes proclamer le califat dans nos rues sans aucune retenue».

Le vice-président du groupe parlementaire de l'Union, Jens Spahn (CDU), s'est également prononcé en faveur de sanctions. Il a déclaré au «Rheinische Post» qu'il fallait mettre un terme au financement étranger de certaines communautés, interdire les idéologies radicales et promouvoir un État de droit dur: «Sinon, le réveil sera brutal dans quelques années.» Jens Spahn, qui regrette un manque de coopération entre les partis, espère aussi que la manifestation serve d'«appel au réveil pour le dernier crédule».

Son collègue de parti et secrétaire général de la CDU, Carsten Linnemann, a de son côté tiré à boulets rouges sur la ministre fédérale de l'Intérieur du SPD Nancy Faeser après l'incident. En 2022, la ministre allemande de l'Intérieur avait dissous un groupe d'experts qui s'occupait des risques d'expansion un islam politique. Une décision qui se retournerait maintenant contre elle, selon Carsten Linnemann: «La ministre de l'Intérieur ne veut manifestement pas admettre le grand danger que représentent les courants islamiques radicaux pour notre société.»

«Une interdiction n'était pas justifier»

Dirk Wiese, expert en affaires intérieures du SPD, a préféré saluer l'intervention de la police: «Je suis reconnaissant à la police hambourgeoise qui, grâce à sa présence étendue, a pu empêcher des actes criminels et a clairement fait savoir qu'elle était là. Nos rues n'appartiennent pas aux extrémistes.»

Celle-ci avait pourtant été vivement critiquée auparavant, certains estimant qu'il ne fallait pas autoriser une manifestation extrémiste. Mais le chef de la police de Hambourg, Falk Schnabel, s'en est défendu: «Notre droit de réunion n'est pas seulement un bien précieux, mais il a aussi des limites très larges, et tous les juristes étaient d'accord pour dire qu'une interdiction n'était pas justifiée.»

(Avec l'AFP/ATS)

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