Réunis à la Maison-Blanche
Les Etats-Unis et l'UE affichent leur unité face aux multiples crises

Le président Joe Biden et les dirigeants de l'Union européenne, réunis vendredi à la Maison Blanche, ont affiché un front uni défendant le droit d'Israël de se défendre contre le Hamas et pour continuer à soutenir l'Ukraine face à la Russie.
Publié: 20.10.2023 à 21:26 heures
Dans de brefs propos devant la presse, Joe Biden s'est félicité que les Etats-Unis et l'UE soient «unis pour soutenir le peuple courageux de l'Ukraine» face à la Russie «et maintenant pour soutenir Israël après l'attaque terroriste épouvantable du Hamas».
Photo: keystone-sda.ch

La rencontre au sommet survient sur fond d'une multiplication des crises dans le monde et le président américain et les dirigeants européens Charles Michel et Ursula von der Leyen avaient à cœur de démontrer la solidité du lien transatlantique pour y faire face.

Dans de brefs propos devant la presse, Joe Biden s'est félicité que les Etats-Unis et l'UE soient «unis pour soutenir le peuple courageux de l'Ukraine» face à la Russie «et maintenant pour soutenir Israël après l'attaque terroriste épouvantable du Hamas».

Arrivés séparément à la Maison Blanche, le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont ensuite participé à une réunion trilatérale avec le président américain.

Les discussions devaient être suivies d'un communiqué commun, mais aucune conférence de presse n'est prévue.

«Ces conflits démontrent la nécessité d'y faire face ensemble», a dit Mme von der Leyen, en insistant sur le fait «que les évènements au Moyen-Orient ne sauront nous distraire de notre soutien indéfectible à l'Ukraine».

Européens et Américains cherchent aussi à éviter l'ouverture d'un deuxième front avec le Hezbollah libanais et, au-delà, une escalade régionale aux ramifications imprévisibles, Mme von der Leyen ciblant en particulier l'Iran.

Joe Biden demande plus de moyens

L'un des enjeux du sommet est aussi d'afficher un soutien continu fort à l'Ukraine, au moment d'un certain flottement à Washington en raison de la crise qui paralyse le Congrès américain.

Le président américain s'est justement adressé jeudi soir aux Américains leur disant que les Etats-Unis seraient davantage en sécurité «pour des générations» s'ils soutenaient à la fois Israël et l'Ukraine.

Il demande au Congrès une rallonge budgétaire de 105,85 milliards de dollars pour aider ces deux pays, tenir tête à la Chine et répondre aux arrivées de migrants à la frontière sud des Etats-Unis.

L'enjeu est de taille, car l'aide est otage de cette paralysie parlementaire et que plane sur les Etats-Unis une nouvelle crise budgétaire, le «shutdown» le 17 novembre, à défaut d'une entente au Congrès.

M. Biden multiplie les gages envers ses partenaires européens pour les rassurer à cet égard.

Les Européens préparent eux un paquet d'aides à long terme en soutien à l'Ukraine de 50 milliards d'euros.

A l'agenda aussi, la question sensible visant à impliquer davantage les pays tiers, via lesquels la Russie s'efforce de contourner les sanctions internationales.

Pas d'accord en vue

Ces crises dominent largement ce sommet transatlantique, qui ne devrait pas déboucher, comme espéré par les Européens, sur un accord sur les contentieux commerciaux entre les deux blocs, les négociateurs n'étant pas parvenus à s'entendre.

Cela concerne en particulier les importations américaines d'acier européen, cibles de droits de douane imposées en 2018 par la présidence Trump.

Suspendus en 2021, ceux-ci pourraient être réactivés si aucun accord n'était trouvé avant la fin de l'année.

Le climat abordé brièvement

L'UE espérait aussi un accord concernant les minéraux essentiels, nécessaires à la transition énergétique, mais là non plus les discussions n'ont pas encore abouties, selon une source proche du dossier.

Il s'agit de supprimer des éléments discriminatoires présents dans le grand plan climat américain (IRA) voté à l'été 2022.

Les Européens avaient affiché l'espoir qu'un accord entre l'UE et les Etats-Unis sur l'acier et l'aluminium ainsi que sur l'approvisionnement en minéraux essentiels pourrait être annoncé lors du sommet.

Les dirigeants américain et européens devaient par ailleurs discuter de l'urgence climatique et de la transition énergétique, l'UE entendant inciter les Etats-Unis à en faire plus.

Les Vingt-Sept se sont accordés à ce que l'UE défende, à la prochaine COP28 début décembre à Dubaï, l'élimination des combustibles fossiles brûlés sans captage du CO2, avec un pic de leur consommation mondiale dès «cette décennie».

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