Réseaux sociaux et satellites
Ils traquent les déplacements de l'armée de Vladimir Poutine en ligne

L'utilisation de données open source sur Internet change radicalement le déroulement des conflits modernes. Tout le monde peut documenter et surveiller des opérations militaires depuis... son domicile. La Russie est souvent dans la ligne de mire d'enquêteurs amateurs.
Publié: 31.01.2022 à 14:59 heures
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L'organisation Bellingcat a notamment contribué de manière déterminante à l'identification des auteurs de l'empoisonnement de l'agent double russe Sergueï Skripal.
Photo: AP
Valentin Rubin

Le monde a les yeux rivés sur l'Ukraine. Se dirige-t-on vers une guerre avec la Russie? Le flot d'informations rend la situation confuse. Elle modifie aussi radicalement la visibilité du conflit. Depuis longtemps, ce ne sont plus seulement les services secrets qui peuvent analyser mouvements de troupes et plans tactiques des parties belligérantes.

En théorie, tout le monde peut aujourd'hui effectuer ses propres missions de renseignement... depuis chez soi. Grâce aux images satellites et aux réseaux sociaux, par exemple. Et grâce à des programmes sophistiqués qui permettent de déterminer le lieu et la date de milliers de prises de vue.

De véritables chasseurs de données numériques, équipés de leur curiosité et d'une bonne connexion Internet, effectuent ainsi un travail important dans l'enquête sur les conflits. Y compris dans le conflit actuel en Ukraine.

Manœuvres illégales de la Russie

La plate-forme Internet d'investigation Bellingcat a déjà démasqué à plusieurs reprises les agissements illégaux de la Russie. Que ce soit lors de la destruction de l'avion de ligne MH17 à l'été 2014 dans l'espace aérien ukrainien ou lors de l'empoisonnement de l'opposant russe Alexey Navalny en août 2020, tout cela grâce à l'Open Source Intelligence (Osint), la collecte de renseignements à partir de sources librement disponibles sur Internet.

Les chercheurs travaillent à l'échelle mondiale, mais ils tombent souvent sur des machinations russes. Le fondateur de Bellingcat, Eliot Higgins, y voit une raison simple. En 2021, il a déclaré au quotidien autrichien «Standard»: «La Russie ment beaucoup – et mal».

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