Rencontre au sommet
Joe Biden en tête-à-tête avec le pape

Joe Biden, deuxième président catholique dans l'histoire des Etats-Unis, est arrivé vendredi au Vatican pour voir le pape. Il s'agit du premier d'une série de rendez-vous internationaux pour celui qui veut redorer l'image de son pays dans le monde.
Publié: 29.10.2021 à 14:53 heures
Photo: AFP

Après que son convoi eut franchi l’enceinte du Vatican, sous les yeux de photographes de l’AFP, Joe Biden, souriant, est descendu de sa voiture un peu après midi, avec son épouse. Le couple présidentiel a serré les mains d’officiels du Saint-Siège, selon une courte retransmission en direct organisée par le Vatican.

Cette visite, d’une grande importance personnelle pour le fervent pratiquant qu’est Joe Biden, intervient avant des tête-à-tête avec le chef du gouvernement italien Mario Draghi puis le président français Emmanuel Macron, et à la veille du sommet du G20, samedi et dimanche dans la capitale italienne.

La rencontre entre le président américain, qui rate rarement la messe et évoque souvent sa foi en public, et le souverain pontife se tient loin des regards et des objectifs de la presse. Le président et le pape vont discuter de leurs préoccupations communes: la pauvreté, le changement climatique et la pandémie.

Opposé sur l’avortement

Pas de mention en revanche dans l’ordre du jour officiel du droit à l’avortement, un sujet sur lequel ils sont frontalement opposés, Joe Biden en étant un ferme partisan.

C’est aussi un sujet de crispation particulièrement fort aux Etats-Unis, où le Texas vient d’adopter une législation extrêmement restrictive en la matière, et où les évêques voudraient priver de communion les responsables politiques soutenant l’accès à l’IVG.

Joe Biden doit ensuite s’entretenir à 15h15 avec le chef du gouvernement italien Mario Draghi. L’ancien patron de la Banque centrale européenne suscite bien de l’intérêt aux Etats-Unis et ailleurs avec ses projets de réforme à marche forcée.

Certains commentateurs peignent Mario Draghi, passé par le prestigieux Massachusetts Institute of Technology et par la banque américaine Goldman Sachs, en nouvelle star de la scène politique européenne.

500 millions pour le climat

Alors que Joe Biden, lui, a perdu de son aura. Au G20 puis à la COP26, le grand sommet sur le climat qui se déroule à Glasgow la semaine prochaine, le président américain devra montrer qu’il n’a pas seulement rompu avec les outrances verbales de Donald Trump, mais aussi avec les tentations de repli et d’unilatéralisme.

Le retrait chaotique d’Afghanistan en août a perturbé les alliés des Etats-Unis. Et Joe Biden arrive d’une certaine manière les mains vides en Europe.

Il a certes présenté avant de quitter Washington un programme d’investissements dont les chiffres donnent le vertige: 500 milliards de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, 1750 milliards de dépenses sociales (éducation, santé…), sans compter les ponts, routes, réseaux électriques que la Maison Blanche veut rénover ou construire.

Mais malgré des semaines déjà de tortueuses négociations, et bien qu’il ait nettement revu en baisse l’envergure de son programme, Joe Biden n’arrive pas à Rome, comme il l’espérait, avec un texte ratifié par le Congrès.

C’est un revers indéniable pour celui qui présente les Etats-Unis comme un modèle de prospérité et d’efficacité démocratique face aux régimes autoritaires tels que la Chine et la Russie, dont les présidents ne feront le déplacement ni à Rome ni à Glasgow.

Rencontre avec Emmanuel Macron

En leur absence le président américain veut rallumer la flamme avec ses alliés. A commencer par le président français Emmanuel Macron, qui le recevra à 16h15 à la Villa Bonaparte, l’ambassade de France près le Saint-Siège.

Les deux présidents veulent sceller leur réconciliation, après une très grave crise diplomatique en septembre autour d’un contrat de sous-marins australiens, que les Etats-Unis ont soufflé à la France.

Samedi, Joe Biden et Emmanuel Macron se reverront en petit comité, avec la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Boris Johnson, cette fois pour accorder leurs violons sur une reprise des négociations avec l’Iran.

(ATS)

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