La Norvège veut stopper l’exode de ses citoyens les plus riches. Dans cette optique, les partis politiques du pays se sont mis d’accord sur une adaptation des impôts, rapporte le portail financier Bloomberg. Une sorte de taxe punitive est prévue pour tous ceux qui partent.
Or, la Suisse a accueilli plus d’une douzaine de millionnaires norvégiens depuis le début de l’année. L’exemple le plus célèbre est le magnat industriel norvégien Kjell Inge Røkke, qui s’est récemment installé à Lugano. Une belle opportunité pour le Tessin: le magazine «Bilanz» estime la fortune de Røkke entre 3,5 et 4 milliards de francs et le place désormais dans la liste des 300 plus riches de Suisse.
Mais la Suisse a surtout piqué à la Norvège son deuxième contribuable le plus puissant. Son départ a donc suscité une grande indignation.
La limitation temporelle de l’impôt doit être supprimée
Afin d’éviter des cas similaires à l’avenir, les partis norvégiens se sont mis d’accord pour renforcer la «taxe de sortie» (exit tax). Celle-ci stipule que les riches du pays doivent payer des impôts élevés sur les gains non réalisés de leur fortune lorsqu’ils quittent le pays. Jusqu’à présent, les impôts sur ces gains non réalisés étaient limités à cinq ans. Cette limite devrait être supprimée.
Le problème: les bénéfices non réalisés n’existent souvent que sur le papier. Ils apparaissent par exemple lorsqu’un terrain prend de la valeur. Tant que le propriétaire ne vend pas le terrain, il n’a pas ce bénéfice sur son compte en banque. Alors que les impôts sont tout de même dus.
En outre, la Norvège veut étendre l’exit tax au transfert d’actions à des membres proches de la famille à l’étranger, comme le précise Bloomberg.
Røkke justifie son déménagement
La Norvège est connue pour ses impôts relativement élevés. Pour les Norvégiens riches, l’impôt sur la fortune est particulièrement important. Toutefois, la Suisse est l’un des rares pays d’Europe à avoir un impôt sur la fortune. Dans l’ensemble, la charge fiscale des Norvégiens fortunés est cependant moins lourde en terres helvétiques.
Le plus célèbre émigrant norvégien, Kjell Inge Røkke, souligne d’ailleurs qu’il ne s’est pas installé en Suisse à cause des impôts: il loue plutôt la Suisse et surtout Lugano pour leur qualité de vie: «Pendant la pandémie, j’ai appris à travailler de partout. La Suisse est située au centre de l’Europe».