Protester contre la réforme des retraites
Appel à plusieurs jours de grève dans les raffineries françaises

Le premier syndicat de la branche pétrole française a appelé jeudi à plusieurs jours de grève en janvier et février pour s'opposer au projet de réforme des retraites. Il a laissé planer le risque de problèmes d'approvisionnement en carburant comme celles de septembre.
Publié: 12.01.2023 à 22:02 heures
En septembre, les mobilisations sociales dans les raffineries françaises avaient engendré d'importants problèmes d'approvisionnement en carburant.
Photo: DUKAS

La CGT a appelé à faire grève les 19 et 26 janvier ainsi que le 6 février, avec «si nécessaire, l’arrêt des installations de raffinage», selon un communiqué diffusé jeudi.

L’appel entraînera des «baisses de débit» et «l’arrêt des expéditions», a précisé à l’AFP Eric Sellini, coordinateur national du syndicat pour le groupe pétrolier TotalEnergies.

Le 6 février, une «grève reconductible avec, si nécessaire, l’arrêt des installations de raffinage» sera «proposée aux salariés», indique la CGT.

Journée nationale de grèves contre la réforme des retraites

Le mouvement doit débuter par un premier arrêt du travail de 24h le 19 janvier, journée nationale de grèves et de manifestations à l’appel des huit principaux syndicats de salariés français contre la réforme des retraites présentée mardi par le gouvernement, qui prévoit notamment de faire passer l’âge légal de départ de 62 à 64 ans.

Pour le 26 janvier, la CGT du secteur pétrolier appelle à 48h de grève, puis à 72h le 6 février. Les autres syndicats du secteur ont relayé l’appel national du 19 janvier.

Une vaste mobilisation de près d’un mois, initiée par la CGT le 27 septembre dernier, avec l’arrêt de raffineries et le blocage de dépôts, avait provoqué d’importantes difficultés d’approvisionnement en carburant en France. Ce mouvement visait alors à réclamer des hausses de salaires pour compenser l’inflation.

Elisabeth Borne appelle à ne «pas pénaliser les Français»

«Il y a un droit de grève, il y a un droit à manifester», mais «c’est important aussi de ne pas pénaliser les Français», a réagi la Première ministre Elisabeth Borne.

«Pour les syndicats, c’est un appel à la responsabilité», a-t-elle ajouté en marge d’un déplacement à Disneyland Paris.

Lors du précédent quinquennat du président Emmanuel Macron, un premier projet de réforme des retraites avait entraîné des semaines de paralysie des transports en commun, fin 2019-début 2020.

Ce projet avait été à l’époque remisé, les difficultés liées à l’épidémie de Covid s’ajoutant à l’opposition syndicale.

(ATS)

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