Proche-Orient
Multiplication des appels à l'aide humanitaire d'urgence

Ce dimanche, les appels à l'aide humanitaire se sont encore multipliés dans la bande de Gaza. L'armée israélienne y intensifie ses opérations de représaille.
Publié: 29.10.2023 à 18:21 heures
De la fumée s'élève du nord de la bande de Gaza dimanche, suite à des frappes israéliennes.
Photo: HANNIBAL HANSCHKE

Les appels à laisser passer l'aide humanitaire d'urgence dans la bande de Gaza se sont multipliés dimanche, au moment où l'armée israélienne intensifie ses opérations en représailles à l'attaque sanglante du Hamas il y a trois semaines.

L'aide humanitaire arrive au compte-goutte dans la bande de Gaza et l'ONU a mis en garde contre «l'effondrement de l'ordre public» après le pillage de ses centres.

«Je regrette qu'au lieu d'une pause humanitaire cruellement nécessaire, soutenue par la communauté internationale, Israël ait intensifié ses opérations militaires», a déclaré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, réitérant son appel à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat».

«Je suis de plus en plus désespéré»

Depuis un déplacement au Népal, le secrétaire général de l'ONU a jugé la situation à Gaza «de plus en plus désespérée d'heure en heure».

«Le monde est témoin d'une catastrophe humanitaire qui se déroule sous nos yeux», a poursuivi António Guterres, «plus de deux millions de personnes, qui n'ont nulle part où aller en toute sécurité, sont privées des éléments essentiels à la vie - nourriture, eau, abri et soins médicaux - pendant qu'elles sont soumises à des bombardements incessants».

Lors d'un appel dimanche, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron ont insisté sur la nécessité d'un «soutien humanitaire urgent à Gaza», selon Downing Street. Ils ont convenu de «travailler ensemble à l'acheminement de nourriture, carburant, eau et médicaments à ceux qui en ont le plus besoin, et de faire sortir les ressortissants étrangers», selon les services du chef du gouvernement britannique.

Appel du pape au cessez-le-feu

Depuis la place Saint-Pierre au Vatican, le pape François a réitéré devant environ 20'000 fidèles son appel à l'arrêt des combats. A Gaza, «il faut laisser des espaces pour garantir l'aide humanitaire et les otages doivent être libérés immédiatement», a déclaré le souverain pontife.

«Que cessent les armes», a-t-il encore appelé. «Cessez-le-feu ! Arrêtez, frères et soeurs. La guerre est toujours une défaite, toujours».

Au 23e jour de la guerre déclenchée après l'attaque sanglante sans précédent du Hamas le 7 octobre sur son sol, Israël a annoncé dimanche augmenter le nombre de ses soldats et l'ampleur de ses opérations dans le territoire palestinien. Les autorités ont dénombré plus de 1400 morts en Israël, essentiellement des civils et la majorité le jour de l'attaque du Hamas.

La situation humanitaire est «catastrophique»

En représailles, l'armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis 2007, et assiège ce territoire palestinien exigu où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens. Selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 8000 Palestiniens, «dont la moitié sont des enfants», ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a lui jugé la situation humanitaire «catastrophique» et jugé la riposte israélienne disproportionnée.

«Le droit international stipule qu'elle (la réaction) doit être proportionnée. Il faut tenir compte des civils, et le droit humanitaire est très clair à ce sujet. Je pense que cette limite a été largement dépassée», a déclaré Jonas Gahr Støre, a-t-il déclaré à la radio publique NRK.

(ATS)

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