Pression sur les universités
Un professeur de Bâle veut bannir les personnes non-vaccinées et non-testées

Dominique de Quervain, professeur de neurosciences à Bâle et ancien membre de la task force, suspend les cours en présentiel pour ses étudiants. Selon lui, le risque est trop élevé à cause des étudiants non-vaccinés et non-testés.
Publié: 17.08.2021 à 16:00 heures
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Dernière mise à jour: 17.08.2021 à 16:25 heures
Dominique de Quervain, professeur à Bâle, a cessé pour l'instant d'enseigner en présentiel.
Photo: Christian Flierl/13 Photo
Michael Sahli, Lauriane Pipoz (adaptation)

Les universités décideront-elles de n'ouvrir leurs portes qu'aux personnes vaccinées ou testées? C'est ce que souhaite Dominique de Quervain, professeur de neurosciences à l'université de Bâle. A coup d'arguments, il tente de convaincre les non-vaccinés du bien-fondé de la piqûre et met la pression sur les universités. L'ancien membre de la task force ne se contente en effet pas d'argumenter dans le vide: «Tant que des étudiants non-vaccinés et non-testés seront autorisés dans les amphithéâtres, je ne donnerai plus de cours en présentiel à l'université», a-t-il annoncé sur son compte Twitter.

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Risque élevé d'infection

«Actuellement, le gouvernement fédéral autorise 500 étudiants, voire plus, à se trouver en même temps dans un amphithéâtre. Certaines salles sont mal ventilées et le certificat Covid n'est pas obligatoire», explique Dominique de Quervain dans un thread pour justifier son approche. Conséquence: un risque élevé d'infection.

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Mais pourquoi viser particulièrement les étudiants? Parce que leur tranche d'âge est actuellement la plus touchée.

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Cette exclusion des personnes non-vaccinées n'est pas discriminatoire, explique le scientifique: «Oui, l'éducation est un droit fondamental. Mais il existe d'autres formes d'enseignement que le présentiel, par exemple via internet.» Le professeur ne mâche pas ses mots: «Un étudiant responsable se fait vacciner. Il est tout à fait normal que ceux qui ne sont ni vaccinés ni testés se passent de cours en présentiel: c'est le prix à payer.»

«Les non-vaccinés ne sont pas les seuls à payer»

Le tweet s'est rapidement répandu sur le net: il a donné lieu à plusieurs milliers de réactions depuis lundi soir. Elles sont majoritairement positives, selon Dominique de Quervain: «Beaucoup soulignent qu'il est extrêmement dommage de ne pas pouvoir fournir un environnement sûr pour l'enseignement en présentiel comme aux États-Unis: dans la plupart des grandes universités américaines, la vaccination est obligatoire.»

L'ancien membre de la task force du Conseil fédéral invite les personnes vaccinées à faire preuve elles aussi de prudence. La vaccination ne protège pas complètement contre le variant Delta: «Les chiffres israéliens montrent qu'elle n'est efficace que dans environ 50% des cas.» Si le vaccin est inefficace, le risque de contracter le Covid long est d'environ 20%, rappelle-t-il: «Les symptômes vont de la perte de l'odorat et du goût à l'épuisement et aux problèmes de concentration. Ce sont de gros handicaps pour les étudiants.»

Il en conclut que tout le monde est en danger: «En fin de compte, les non-vaccinés ne sont pas les seuls à payer. Les personnes vaccinées passeront elles aussi à la caisse, comme on peut le voir en Israël

A notre demande, l'Université de Bâle précise qu'elle cautionne la décision de ne pas dispenser de cours en présidentiel: «Les enseignants de l'Université de Bâle peuvent décider s'ils veulent continuer à proposer leurs cours en ligne.» Elle conseille également aux étudiants de se faire vacciner, mais sans prendre de mesure coercitive.

Manque de liberté d'expression

Dominique de Quervain est très actif sur Twitter. Il avait quitté la task force à cause du manque de liberté d'expression qui était accordé aux membres de cette cellule reliée au Conseil fédéral. Il avait alerté à maintes reprises des risques inhérents aux réouvertures du 19 avril, assouplissements qu'il considérait comme «prématurés». Dans le contexte d'une grande augmentation des cas quotidiens (plus de 3000 aujourd'hui), certains institutions écouteront-elles ses avertissements?

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