Le président chinois sur Taïwan
«Celui qui trahit sa patrie connaîtra une fin funeste»

Xi Jinping a une nouvelle fois fait savoir qu'il n'y avait qu'une solution au conflit avec Taïwan: la «réunification». Le pays insulaire reviendrait à la Chine de droit. Les États-Unis ont réaffirmé à plusieurs reprises leur volonté de garantir l'indépendance de Taïwan.
Publié: 09.10.2021 à 11:26 heures
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Dernière mise à jour: 09.10.2021 à 11:39 heures
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Xi Jinping a une nouvelle fois fait savoir que pour lui, seule la "réunification" avec Taïwan est une option.
Photo: keystone-sda.ch

Dans un contexte de tensions accrues avec Taïwan, le chef de l'État et du Parti chinois, Xi Jinping, a appelé à la «réunification» de l'île avec le territoire continental chinois. L'unification par des «moyens pacifiques» servirait au mieux les intérêts de l'ensemble de la nation chinoise, déclarait le président samedi lors d'une cérémonie dans le Grand Hall du Peuple à l'occasion du 110e anniversaire de la révolution de 1911. Cette révolution fait partie du mythe fondateur de l'actuelle République populaire communiste au même titre que pour la République de Chine, qui a été fondée à l'époque et continue d'exister sur Taïwan.

«Les compatriotes des deux côtés du détroit de Taïwan doivent se tenir du bon côté de l'histoire et s'unir pour réaliser la réunification complète et le renouveau de la nation chinoise», continue Xi Jinping, cité par l'agence de presse Xinhua. Faisant référence à la volonté d'indépendance de Taïwan, aujourd'hui démocratique, Xi Jinping se montre ferme: «Ceux qui oublient leur héritage, trahissent leur patrie et tentent de diviser le pays connaîtront une fin funeste».

«Purement une affaire interne de la Chine»

Sans nommer les États-Unis, qui soutiennent la capacité de défense de Taïwan et lui fournissent des armes, le président a mis en garde contre toute ingérence étrangère: «La question de Taïwan est une affaire purement interne à la Chine.» Sa remontrance et son appel aux 23 millions de Taïwanais s'inscrivent dans un contexte d'intensification du conflit, la Chine augmentant sa pression militaire depuis des semaines. Pékin est également contrarié par le fait que les États-Unis aient intensifié leurs relations avec Taïwan, pays pro-liberté.

La révolution de 1911 a renversé la dynastie Qing et la République de Chine a été fondée sous la direction de Sun Yat-sen. Lors de la guerre civile qui a ensuite ensanglanté le pays durant trente ans, les communistes ont pris le pouvoir et le parti nationaliste chinois Kuomintang s'est enfui, avec le gouvernement en place, sur l'île de Taïwan. Aujourd'hui, l'île se considère comme indépendante, mais continue de s'appeler la République de Chine et célèbre l'anniversaire de la révolution comme un jour férié. Le parti communiste de Pékin, en revanche, ne voit Taïwan que comme une «partie inséparable» de la République populaire fondée en 1949 et menace de la conquérir par la force.

Taiwan rejette l'appel

Taïwan a rejeté l'appel à la «réunification» lancé par le chef de l'État et du Parti chinois, Xi Jinping. La république insulaire démocratique est un «pays souverain et indépendant qui ne fait pas partie de la République populaire de Chine», a déclaré samedi à Taipei le porte-parole de la présidente Tsai Ing-wen. «L'avenir du pays est entre les mains du peuple taïwanais».

Lors de la révolution de 1911, une «république démocratique, et non une dictature autoritaire» a été établie, a continué le porte-parole. A Taiwan, cette démocratie a été «véritablement réalisée».

Faisant référence à la restitution de l'ancienne colonie de la Couronne britannique de Hong Kong à la Chine en 1997, qui est citée par Xi Jinping comme un modèle de «réunification» le porte-parole a accusé la direction communiste d'avoir manqué à ses promesses. Pékin a révoqué la promesse que rien ne changerait pendant 50 ans. Taïwan a également fait savoir que le principe «un pays, deux systèmes» n'était pas réalisable. La majorité des 23 millions de Taïwanais rejettent clairement ce modèle. (ats)

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