Première femme du parlement
La militante sud-africaine Frene Ginwala est morte

La militante anti-apartheid Frene Ginwala, qui fut la présidente de la première Assemblée nationale démocratiquement élue en Afrique du Sud, et la première femme à occuper ce poste, est morte à l'âge de 90 ans, a annoncé vendredi la présidence sud-africaine.
Publié: 13.01.2023 à 21:39 heures
Frene Ginwala, issue de la communauté indienne d'Afrique du sud, avait été nommée présidente de l'Assemblée nationale en 1994, tandis que Nelson Mandela était élu président. (Archives)
Photo: OBED ZILWA

Elle est décédée à son domicile jeudi soir après avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral deux semaines plus tôt. «Aujourd'hui, nous déplorons la mort d'une formidable patriote», a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa dans un communiqué.

«Nous avons perdu une autre grande figure parmi une génération particulière de dirigeants à qui nous devons notre liberté et notre engagement à continuer à construire l'Afrique du Sud à laquelle ils ont tout consacré», a-t-il ajouté.

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Engagement après un massacre

Née à Johannesburg dans une famille issue de la communauté indienne du pays, Frene Ginwala avait étudié le droit en Grande-Bretagne.

Sa vie a changé avec le massacre de Sharpeville en 1960, quand la police de l'apartheid avait tué 69 manifestants pacifiques noirs dénonçant les lois de ségrégation, la plupart d'une balle dans le dos. L'ANC est alors interdit et le mouvement clandestin rompt avec la non-violence. Sa branche armée, Umkhonto we Sizwe («le fer de lance de la Nation»), fomente ensuite une vague d'attentats.

Frene Ginwala part à cette époque au Mozambique, aidant des membres éminents de l'ANC à quitter l'Afrique du Sud. Elle devient dans les années 1970 une figure de référence dans les médias internationaux, voyageant à travers le monde pour mener son combat contre l'apartheid, en attirant l'attention sur les violations des droits humains dans son pays.

«Porte-flambeau» du gouvernement post-apartheid

«Elle a fait connaître à la communauté internationale les crimes du régime répressif et discrédité en Afrique du Sud grâce à sa plume journalistique acérée», a déclaré le porte-parole du parlement Moloto Mothapo. Selon lui, elle était le «porte-flambeau» du parlement d'après l'apartheid.

Frene Ginwala avait été nommée présidente de l'Assemblée nationale en 1994, tandis que Nelson Mandela était élu président, marquant la fin du régime d'apartheid. Elle a occupé ce poste jusqu'en 2004.

«De nombreux droits et avantages matériels dont bénéficient aujourd'hui les Sud-Africains viennent du programme législatif du premier parlement démocratique sous la direction du Dr Ginwala», a souligné le président Ramaphosa.

Pour la Fondation Nelson Mandela, Frene Ginwala a été un «pilier de la lutte anti-apartheid».

(ATS)

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