Premier contact
Olaf Scholz va rencontrer Vladimir Poutine à Moscou

Le Kremlin a annoncé vendredi la venue le 15 février à Moscou du chancelier allemand Olaf Scholz, en pleines tensions russo-occidentales autour de l'Ukraine. Une visite qui interviendra une semaine après celle du président français.
Publié: 04.02.2022 à 14:55 heures
La rencontre d'Olaf Scholz avec Vladimir Poutine constituera son premier déplacement en Russie depuis sa prise de fonction en décembre (archives).
Photo: CLEMENS BILAN / POOL

«La date est entendue. Il y aura en effet une visite le 15 février de monsieur Scholz à Moscou, il s'agira de pourparlers bilatéraux substantiels», a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a confirmé aussi la venue dès lundi d'Emmanuel Macron à Moscou pour une rencontre avec Vladimir Poutine.

Le chancelier allemand se rendra, la veille, le 14 février, à Kiev avant de rejoindre la capitale russe pour s'entretenir également avec le président russe, a précisé vendredi le porte-parole du gouvernement, Wolfgang Büchner. «En plus des relations bilatérales, l'accent sera mis sur les sujets internationaux, dont les questions de sécurité», a-t-il ajouté.

Médiation allemande et française

L'Allemagne et la France sont les deux médiateurs du conflit en Ukraine avec des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou et dont le règlement est au point mort après huit ans de combats.

Olaf Scholz, qui a fait face ces dernières semaines à des critiques lui reprochant de ne pas s'impliquer suffisamment dans cet épineux dossier, recevra également jeudi les dirigeants de Lituanie, Estonie et Lettonie, a précisé le porte-parole. Les trois Etats baltes, membres de l'UE, sont particulièrement préoccupés par leur sécurité dans cette crise.

Désescalade générale

La rencontre d'Olaf Scholz avec Vladimir Poutine constituera son premier déplacement en Russie depuis sa prise de fonction en décembre. Le dirigeant allemand s'est vu reprocher des positions ambivalentes sur l'Ukraine, notamment lorsque l'Allemagne a refusé de livrer des armes à Kiev.

Le chancelier et le président français Emmanuel Macron veulent arriver à une désescalade générale des tensions entre Russes et Occidentaux autour de l'Ukraine, Moscou ayant déployé des dizaines de milliers de soldats aux frontières ukrainiennes, laissant craindre une invasion.

En outre, le Kremlin a appelé vendredi à «ne pas croire sur parole» les accusations américaines de la veille, qui ont assuré que Moscou envisageait de filmer une fausse attaque ukrainienne contre la Russie pour envahir son voisin.

«Je recommande de ne croire personne sur parole sur ces questions, en particulier le département d'Etat» américain, a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé sur cette accusation.

Moscou puis Washington

Les départements américains d'Etat et de la Défense ont de leur côté accusé jeudi, sans avancer de preuves, que Moscou envisageait de produire une vidéo de propagande «très violente», qui montrerait des cadavres ainsi que des images de lieux détruits avec des équipements militaires ukrainiens ou occidentaux.

Cette fausse attaque filmée donnerait alors à la Russie, qui a massé plus de 100'000 soldats aux frontières de l'Ukraine, un prétexte pour envahir le pays. Les Etats-Unis avaient déjà évoqué la possibilité que la Russie mène une opération dite «sous fausse bannière», où un pays utilise les signes de reconnaissance de l'ennemi pour semer la confusion.

Olaf Scholz se rend lundi à Washington où il sera reçu par le président Joe Biden.

Moscou considère qu'un apaisement des tensions autour de l'Ukraine ne sera possible que si l'Otan renonce à sa politique d'élargissement et quitte le voisinage de la Russie. Exigence rejetée, cependant Européens comme Américains veulent poursuivre le dialogue avec Moscou sur ses préoccupations.

(ATS)

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