Le général Valeri Guerassimov, 66 ans, est le plus haut gradé de l’armée de Vladimir Poutine. Depuis novembre 2012, il porte plusieurs casquettes: celle de chef de l’État-major général des forces armées de la Fédération de Russie, celle de premier adjoint du ministre de la Défense de la Fédération de Russie, et celle de membre du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie. Il a également reçu la distinction de héros de la Fédération de Russie, décernée aux individus pour «leur service à l’État et la nation russe, souvent en lien avec un exploit ou acte de bravoure».
La semaine dernière, ce haut gradé se trouvait dans l’est de l’Ukraine, rapporte le «New York Times», se référant à des sources ukrainiennes et américaines non identifiées. Il s’agirait d’une tentative de faire avancer l’offensive qui piétine. Bien que Vladimir Poutine semble avoir revu à la baisse ses objectifs de conquête, son armée continue de faire face à des défis logistiques et au moral en berne des soldats. «Nous supposons qu’il était présent à l’est de l’Ukraine parce que la Russie a réalisé qu’elle n’avait pas encore résolu tous ses problèmes», selon l’une des sources citées.
L’Ukraine a appris trop tard que Valeri Guerassimov était dans le pays. Lorsque les soldats ukrainiens ont lancé leur attaque samedi soir contre le «bâtiment scolaire numéro 12» dans la ville d’Izioum, lieu supposé de réunion des hauts gradés russes, le chef de l’État-major général était déjà de retour dans sa mère patrie, rapportent les sources. L’attaque a néanmoins été un succès, estiment les autorités ukrainiennes: environ 200 soldats ont été tués, ainsi que le général Andreï Simonov.
L’architecte de la stratégie militaire russe
La ville d’Izioum, qui comptait environ 50’000 habitants avant la guerre, est devenue une base de l’armée russe. Selon l’article du «New York Times», Valeri Guerassimov aurait séjourné plusieurs jours dans l’est de l’Ukraine avant d’arriver dans le courant de la journée de samedi à Izioum. «La décision de détruire le bâtiment scolaire n’a pas été prise à cause de Valeri Guerassimov, mais parce qu’il s’agissait d’une base opérationnelle importante», explique une source au journal new-yorkais.
Mais s’ils étaient parvenus à abattre le chef de l’État-major général russe lors de l’attaque, les Ukrainiens auraient pu présenter ce fait d’armes comme une grande victoire. En effet, Valeri Guerassimov est, avec Poutine et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, l’architecte de la stratégie militaire russe en Ukraine, rapporte le journal. Et ce n’est pas la seule grande responsabilité de ce «héros» russe. Selon certaines rumeurs, il posséderait l’une des trois valises contenant les codes pour le lancement des missiles nucléaires, les autres étant dans les mains du président et de son ministre de la Défense.
(Adaptation par Jessica Chautems)