Pour un montant de 12 millions
Un entrepreneur suisse transforme un château en Allemagne

En 2011, Philipp Schwander achetait le château de Freudental en Allemagne. Après des années de travaux qui ont coûté beaucoup d'argent, le châtelain a convié Blick à une petite visite.
Publié: 15.05.2022 à 09:39 heures
Philipp Schwander a acheté le château en 2011.
Photo: Karin Frautschi
Corine Turrini Flury

Pas facile de fixer un rendez-vous avec Philipp Schwander pour une visite de son château. Eh oui, ce producteur de vin de 56 ans est souvent en déplacement pour son travail. La raison: le premier «Master of Wine» suisse – la plus haute distinction dans le secteur du vin – choisit toujours ses vins sur place et les importe directement depuis leur lieu de production.

Après de nombreux essais, Blick a enfin réussi à convenir d'un moment pour aller à la rencontre du négociant, histoire d'en savoir plus sur sa propriété. Direction Allensbach-Freudental en Allemagne, un petit village qui se trouve à environ une heure de route de Zurich.

12 millions de frais de rénovation

C'est en 2011 que Philipp Schwander acquiert le château: «Je voulais investir judicieusement l'argent de mon entreprise et j'ai donc longtemps cherché un bien immobilier dans la région de Zurich à l'aide d'un architecte.» C'est lors d'une visite du château près de la région de Constance, que le Suisse tombe sous le charme d'une ancienne résidence princière avec ses six hectares de terrain et sa vue sur les Alpes.

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Le monument historique Schloss Freudental a été construit en 1698 par le baron Franz Dominik von Prassberg. Il s'agissait autrefois d'une résidence de campagne.
Photo: Book

Oui, sauf que le coût de cette propriété allait s'avérer plus onéreux que prévu: «J'étais un peu naïf... j'avais prévu des coûts de rénovation d'environ un million de francs», avoue l'entrepreneur. Outre le prix d'achat d'environ quatre millions de francs, le cinquantenaire a dû investir jusqu'à environ douze millions en frais de rénovation et de transformation.

Les reliques du passé

Le bâtiment historique a été construit en 1698 par le baron Franz Dominik von Prassberg. C'est sous la direction du brillant maître d'ouvrage de l'époque, Michael Wiedenmann, que furent réalisés les plafonds en stuc qui ont fait la renommée du château.

Mais la splendeur de l'édifice s'est effrité avec les années. L'entrepreneur s'est donc résolu à trouver une solution. «J'ai vite compris qu'un peu de peinture ne suffirait pas. Je suis trop perfectionniste, vous savez. Je voulais donc faire les choses correctement.»

Rénovation par étapes

Une année après son acquisition, Philipp Schwander a décidé d'entamer des travaux de rénovation et de restauration. Ainsi, en 2013, le petit château-hôtel avec ses 15 chambres d'hôtes et ses quatre grandes salles fêtait déjà son ouverture. «Il a fallu du temps pour que les stucs soient débarrassés de la peinture qui les recouvrait», précise le châtelain.

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L'une des salles du château a été rénonvée en 2016.
Photo: DR

Philipp Schwander a d'ailleurs participé à l'effort en apportant quelques idées. Il s'est occupé des matériaux et a réalisé l'aménagement et l'ameublement des lieux. «Cela a pris beaucoup de temps, mais c'était aussi très intéressant. Pour le nouvel escalier extérieur, je suis allé en Autriche pour trouver le matériau idéal.»

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Plusieurs éléments du château ont dû être retapés, à commencer par les escaliers.
Photo: Karin Frautschi

Le sol de l'entrée a également été entièrement remplacé. La dernière salle a été rénovée en 2016 et le temps de latence pendant la pandémie a été mise à profit pour retaper la toiture et la façade extérieure. «Chaque année, nous fermons deux mois et nous profitons ainsi de cette période pour faire des rénovations. Il y a toujours quelque chose à faire.» Bientôt, ce sera au tour du jardin de retrouver une nouvelle jeunesse.

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Le vestibule du château de Freudental n'était pas très accueillant avant sa coûteuse rénovation.
Photo: DR

Se reposer en solo ou entre amis

Philipp Schwander vit toujours en Suisse avec sa compagne. C'est là qu'il a ses habitudes et surtout, son entreprise. Le propriétaire ne prévoit donc pas de déménager dans son petit château baroque. «Je l'avais prévu dès le départ comme un petit hôtel de campagne et pas comme une habitation privée. En revanche, j'aime venir ici pour me reposer de temps en temps et trouver un peu de calme.»

Son endroit préféré: le pied d'un tilleul vieux de 300 ans. Il aime s'y asseoir et lire un livre à l'ombre des branches. Environ une à deux fois par mois, il passe un week-end ou une nuit au château de Freudental.

De temps en temps, il invite même quelques amis histoire des profiter des lieux ensemble. «Mes amis viennent toujours avec plaisir.» Rien d'étonnant à cela! La cave à vins du château est bien entendu équipée de bons crus de la «Sélection Schwander».

Un châtelain sans chambre à lui

Même si l'entrepreneur avoue que l'achat de ce château n'est pas l'investissement le plus lucratif qu'il ait fait, il reste satisfait de son acquisition. Grâce aux rénovations complexes et coûteuses, le château a gagné en valeur. Le lieu est donc souvent réservé pour célébrer divers événements comme des mariages, des anniversaires et même des séminaires. «Les week-ends, nous sommes pratiquement complets pour les deux prochaines années et mes vins sont servis à chaque occasion, ou presque. Cela me permet d'étendre ma clientèle», nous explique le châtelain.

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Le château détient bien évidemment une cave à vins.
Photo: Karin Frautschi

C'est pour cette raison que Philipp Schwander ne dispose parfois pas d'une pièce ou passer la nuit. «Je n'ai volontairement pas de chambre à moi. Je passe toujours la nuit dans une salle différente. Mais voyons les choses du bon côté, ça me permet de toujours savoir s'il y a des choses à retaper ou non.»

(Adaptation: Valentina San Martin)


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