Pour entrer au Royaume-Uni, les ressortissants d'une cinquantaine de pays, dont la Suisse, les Etats-Unis, le Canada et l'Australie, doivent désormais présenter une Autorisation électronique de voyage (ETA) d'un montant de 12 euros, une mesure qui sera étendue aux Européens en avril.
La procédure est entrée en vigueur mercredi. Similaire à l'ESTA pour se rendre aux Etats-Unis, elle est destinée à renforcer la sécurité aux frontières.
En amont de leur séjour au Royaume-Uni, les voyageurs doivent remplir en ligne, ou sur l'application UK ETA, un dossier pour préciser leur identité et répondre à des questions, notamment de sécurité concernant d'éventuels antécédents criminels.
Les autorités britanniques rendent leur décision en trois jours
Le document, d'un coût de 10 livres sterling (12 euros), est valable deux ans, mais la demande doit être renouvelée en cas de changement de passeport.
L'ETA britannique permet de séjourner au Royaume-Uni pendant six mois maximum. Elle autorise un nombre illimité de séjours pendant deux ans, et elle est exigée même si les voyageurs ne font que transiter par ce pays.
Ce système, qui concerne les voyageurs pour lesquels un visa n'est pas requis pour entrer au Royaume-Uni, est déjà en vigueur pour les citoyens du Qatar, de Bahreïn, du Koweït, d'Oman, d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.
Les voyageurs de 48 pays et territoires sont désormais également concernés, parmi lesquels l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Corée du Sud, les Etats-Unis, Hong Kong, Israël, le Japon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande. Les demandes d'autorisation de voyage leur sont ouvertes depuis novembre.
A eux seuls, les Etats-Unis, le Canada et l'Australie représentent chaque année 6 millions de voyageurs au Royaume-Uni, selon le ministère britannique de l'Intérieur.
A partir du 2 avril, les ressortissants d'une trentaine de pays européens - dont tous les pays de l'UE à l'exception de l'Irlande - devront eux aussi être obligatoirement munis de ce permis de voyage. Ils pourront entamer les démarches pour l'obtenir à partir du 5 mars.
L'ETA britannique, qui ne concerne pas les personnes résidant au Royaume-Uni, est requise aussi pour les enfants et bébés.
Cette mesure s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement britannique pour numériser son système de gestion des frontières. Le ministère de l'Intérieur affirme que cela garantira «des contrôles de sécurité plus robustes».
Mais l'aéroport londonien d'Heathrow a déjà qualifié ce système de «dévastateur pour la compétitivité». L'autorisation électronique de voyage a entraîné une baisse du nombre de passagers arrivant au Royaume-Uni des pays du Golfe, selon lui.
Le gouvernement local en Irlande du Nord s'inquiète également de l'impact de l'ETA et appelle à ce que cette province britannique en soit exemptée.
Environ 70% des touristes séjournant en Irlande du Nord arrivent d'Irlande, selon des représentants de l'industrie du tourisme. Jusqu'ici, ils passaient facilement de ce pays membre de l'UE - qui ne requiert pas d'ETA - à la province britannique.
«Les gens ne vont pas venir au nord de la frontière à cause de ce niveau supplémentaire de bureaucratie», a affirmé le ministre local de l'Economie, Conor Murphy.
Au total, en 2023, le Royaume-Uni a accueilli 38 millions de visiteurs, selon l'organisation Visit Britain.
L'Union européenne prévoit de mettre en place le même type de système à la mi-2025, avec ETIAS (European Travel Information and Authorisation System), une autorisation valable trois ans pour un coût de 7 euros. Seront concernés une soixantaine de pays, dont les Etats-Unis, le Canada, le Brésil et le Royaume-Uni.