Évoquant les «chaleurs terribles» et les «incendies historiques» cette année, alimentés par les émissions de gaz à effet de serre, le secrétaire général de l'ONU a souligné qu'il n'était pas trop tard «pour limiter la hausse des températures mondiales à 1,5°C»: «L'avenir n'est pas écrit: c'est à vous, les dirigeants, de l'écrire», a ainsi prévenu Antonio Guterre lors d'un sommet sur la lutte contre le réchauffement climatique.
«Nous pouvons toujours construire un monde avec de l'air pur, des emplois verts, et une énergie propre et abordable pour tous», a-t-il ajouté.
Malgré la multiplication et l'intensification des événements météorologiques extrêmes, les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement continuent à augmenter et le secteur des énergies fossiles engrange des bénéfices record.
Un sommet pour les «acteurs susceptibles de faire bouger les lignes»
Antonio Guterres a convoqué ce sommet du «bon sens» où les dirigeants invités doivent annoncer des actions spécifiques pour atteindre leurs engagements pris dans le cadre de l'accord de Paris de 2015.
Mais le ticket d'entrée est élevé. Le secrétaire général a été très clair: seuls les plus ambitieux, notamment en matière d'objectifs de neutralité carbone, ont le droit de s'y exprimer: «Il n'y aura aucune place pour les reculades, le greenwashing, l'esquive des responsabilités ou un ré-emballage d'annonces des années précédentes», avait-il mis en garde en annonçant cette réunion.
Mardi, il a insisté dans son discours devant l'assemblée générale de l'ONU qu'il entendait seulement accueillir les «acteurs susceptibles de faire bouger les lignes».
Les États-Unis et la Chine, grands absents du débat
Après avoir reçu plus d'une centaine de réponses de pays justifiant de leur action, l'ONU a finalement publié mardi soir la liste des heureux élus. Elle comporte quelques absents de marque, en particulier les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre: les Etats-Unis et la Chine, dont le président Xi Jinping n'a pas fait le déplacement à l'Assemblée générale annuelle.
Le Royaume-Uni n'est pas non plus prévu au programme, alors que son Premier ministre Rishi Sunak a suggéré mardi qu'il pourrait revenir sur l'objectif d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
L'Union européenne est, elle, en revanche invitée à exposer ses politiques climatiques, tout comme le Brésil, le Canada, la France ou l'Afrique du Sud. Ainsi que de nombreux pays en première ligne contre les impacts du réchauffement, comme la Barbade, Samoa, ou Tuvalu.
Le secrétaire général a également invité des acteurs non étatiques, comme le gouverneur de Californie et le maire de Londres.
Un sommet qui surfe sur la vague Greta Thunberg
«Peut-être que c'est une bonne nouvelle que (le président américain Joe) Biden n'ait pas de créneau pour parler au sommet», a commenté Catherine Abreu, de l'ONG Destination Zero, montrant du doigt les plans de développement des énergies fossiles aux Etats-Unis.
«C'est une correction par rapport à de précédents sommets où les dirigeants avaient eu l'opportunité de s'attribuer le mérite d'un leadership climatique sur la scène internationale, alors qu'ils poursuivaient des plans d'expansion des énergies fossiles alimentant la crise climatique chez eux», a-t-elle ajouté.
Le sommet est la réunion climatique la plus importante aux Etats-Unis depuis 2019, lorsque que Greta Thunberg avait lancé aux dirigeants mondiaux son fameux «comment osez-vous?»
Une marche parallèle organisée contre les énergies fossiles
La colère monte parmi les militants climat, en particulier les jeunes, qui le week-end dernier sont à nouveau descendus par milliers dans les rues de New York lors d'une marche contre les énergies fossiles.
L'échec des pays riches à respecter leurs promesses d'aide aux pays en développement est un point particulièrement sensible des négociations climatiques internationales. Une controverse qui sera sans aucun doute à nouveau au menu de la COP28 dans quelques semaines.
Au titre des bonnes nouvelles, la Colombie, qui participera au sommet de mercredi, et le Panama, ont rejoint mardi l'alliance des pays s'engageant à sortir du charbon.
(ATS)