Plusieurs villes touchées
Situation «critique» en Ukraine après des frappes russes massives

Kiev et d'autres villes ukrainiennes ont été touchées mardi par de nouvelles frappes russes massives - environ cent missiles - contre les réseaux énergétiques qui ont rendu la situation «critique» et fait au moins un mort.
Publié: 15.11.2022 à 19:59 heures
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Un missile Ouragan russe non explosé dans la région de Kherson (sud de l'Ukraine), le 14 novembre 2022.
Photo: ANATOLII STEPANOV

Ces frappes sont survenues quelques jours après une humiliante retraite des forces russes dans le sud du pays et en plein sommet du G20 en Indonésie.

«Les terroristes russes ont mené une nouvelle attaque planifiée contre des infrastructures énergétiques. La situation est critique», a indiqué sur Telegram le chef adjoint de la présidence, Kyrylo Tymochenko.

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Photo: AFP

A Kiev, où deux immeubles résidentiels ont été touchés, «les secours ont retrouvé le corps d'une personne décédée», et les opérations de secours étaient toujours en cours, a indiqué de son côté le maire de la capitale Vitaly Klitschko.

«Dans la capitale, au moins la moitié des (habitants) sont sans électricité», a-t-il indiqué sur Telegram. L'opérateur national «a déclenché des coupures de courant d'urgence dans toute l'Ukraine», notamment à Kiev, «pour équilibrer le réseau», a-t-il ajouté.

Les sirènes d'alerte de la défense antiaérienne avaient retenti dans toute l'Ukraine peu avant 15H30 (13H30 GMT). Quelques minutes plus tard, des explosions étaient entendues notamment à Kiev, Lviv (ouest) et Kharkiv (nord-est).

«Environ cent missiles ont été tirés (...) depuis la mer Caspienne, la région (russe) de Rostov», et aussi «depuis la mer Noire», a indiqué Iouri Ignat, un porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne, à la télévision..

«Plusieurs missiles ont été abattus par la défense aérienne» au-dessus de la capitale, a indiqué le maire de Kiev.

Immeubles en flammes

Un responsable de l'administration présidentielle ukrainienne a publié une vidéo montrant un immeuble de cinq étages en flammes. D'autres villes ont été visées ailleurs dans le pays.

Dans le nord-est, «attaque au missile contre le district d'Industrialniï à Kharkiv», a indiqué sur Telegram Igor Terekhov, maire de la deuxième ville d'Ukraine. Et dans l'ouest, «des explosions se font entendre à Lviv. Restez tous à l'abri !», a exhorté sur Telegram son homologue de Lviv, Andriï Sadovy, qui a précisé qu'"une partie de la ville (était) sans électricité» et que le métro était à l'arrêt.

A Rivné (ouest), le maire, Oleksandre Tretyak a rapporté sur les réseaux sociaux «une frappe sur un site essentiel», sans donner plus de détails. «La ville est en partie sans électricité», a-t-il déploré.

Même situation dans la ville de Krementchouk, dans le centre de l'Ukraine, où la mairie a déploré «une frappe sur une infrastructure critique près de (la ville)».

Khmelnytskiï, dans le centre, a aussi été touché par «deux frappes», a annoncé le gouverneur régional, Serguï Gamaliï.

Les précédentes frappes ayant visé la capitale ukrainienne remontaient aux 10 et 17 octobre, et avaient avant tout visé, comme ailleurs dans le pays, les infrastructures énergétiques ukrainiennes, afin de priver la population d'électricité à l'approche de l'hiver.

Ces frappes ont visé Kiev quatre jours après l'humiliant retrait des forces russes d'une partie de la région de Kherson, dont la ville du même nom, dans le sud, après près de neuf mois d'occupation.

Nouveau repli russe

Le Kremlin a du s'y résoudre du fait d'une contre-offensive ukrainienne galvanisée par les armes livrées par les Occidentaux. Il avait déjà dû se replier du nord du pays au printemps, puis du nord-est en septembre.

Signe des difficultés des Russes sur le terrain, les autorités d'occupation dans la région de Kherson, dont Moscou revendique l'annexion, ont dû abandonner une nouvelle ville, Nova Kakhovka.

Cette ville est située sur la rive gauche (orientale) du Dniepr, où les forces russes s'étaient repliées la semaine dernière faute de pouvoir tenir la rive droite (occidentale).

L'administration d'occupation russe n'indique pas cependant si l'armée russe reste déployée dans la cité ou si elle se replie également.

Après le retrait russe le 11 novembre de la rive droite du Dniepr, «Nova Kakhovka s'est retrouvé sous le feu direct de l'artillerie lourde et des mortiers des forces armées ukrainiennes», a déclaré l'administration d'occupation.

«La vie dans la ville est devenue dangereuse», a-t-elle ajouté, affirmant que des «milliers» d'habitants l'avaient quittée.

Cette ville est située à proximité du barrage hydroélectrique de Kakhovka, pris par les Russes au début de leur offensive contre l'Ukraine fin février.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a par le passé accusé les forces de Moscou d'avoir «miné» le barrage et les unités de la centrale, ajoutant que si l'ouvrage explosait, «plus de 80 localités» seraient inondées.

Selon Kiev, une destruction de cette infrastructure aurait aussi un impact sur l'approvisionnement en eau de tout le sud de l'Ukraine et pourrait affecter le refroidissement des réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia.

Intransigeance de Moscou au G20

Sur le front diplomatique, les dirigeants de nombreux pays du G20, qui réunit les plus grandes puissances économiques de la planète, ont tenté d'accentuer la pression sur la Russie pour qu'elle mette fin à sa guerre.

Mais Moscou, qui y avait dépêché son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov en Indonésie, le président russe Vladimir Poutine n'ayant pas voulu faire le déplacement, n'a donné aucun signe de vouloir cesser ses attaques.

Le ministre russe a accusé l'Ukraine d'empêcher la tenue de négociations de paix en réclamant que les troupes russes quittent au préalable son territoire.

«Tous les problèmes proviennent de la partie ukrainienne qui refuse catégoriquement des négociations et avance des revendications manifestement irréalistes», a-t-il déploré.

Sergueï Lavrov a quitté le sommet dès mardi, «comme prévu» selon l'agence de presse publique russe Ria Novosti, laissant la place au ministre des Finances Anton Silouanov.

(AFP)

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