Les bombardements survenus peu avant et après le passage à 2023, sur Kiev et sept autres régions, ont fait au moins quatre morts et 50 blessés, selon les autorités ukrainiennes. De son côté, Moscou a affirmé avoir visé des installations de fabrication d'avions sans pilote.
Les journalistes de l'AFP présents dans la capitale ukrainienne ont entendu une dizaine d'explosions samedi en début d'après-midi et plusieurs autres juste après minuit.
Dans le centre de Kiev, un missile a éventré la façade d'un hôtel, tandis que le chef de la police locale, Andriï Nebitov, a diffusé une photographie sur Facebook montrant ce qui semble être les restes d'un drone avec les mots «Bonne année» écrits en russe.
L'armée de l'air ukrainienne a pour sa part annoncé avoir abattu au cours de la nuit de samedi à dimanche 45 drones explosifs Shahed, fabriqués par l'Iran et lancés par la Russie, sans préciser si certains d'entre eux avaient atteint leur cible.
«Nous ne leur donnerons rien»
Puis, dans la journée de dimanche, «l'ennemi a effectué 35 frappes aériennes, utilisant notamment le drone 'Shahed-136'», et tous les engins tirés par la Russie ont été détruits, a annoncé dans la soirée l'état-major de l'armée ukrainienne.
«Les occupants russes», a-t-il ajouté, ont en outre «tiré seize fois avec des lance-roquettes multiples, en particulier sur l'hôpital pour enfants de Kherson», une ville méridionale régulièrement bombardée depuis qu'elle a été reprise, à l'automne, par les soldats ukrainiens.
Les Russes «sont en train de perdre. Les drones, les missiles et tout le reste ne les aideront pas. Parce que nous sommes ensemble», a réagi dimanche soir le président Volodymyr Zelensky.
«Et ils n'enlèveront pas une seule année à l'Ukraine, ils ne nous retireront pas notre indépendance. Nous ne leur donnerons rien. Nous répondons à chaque frappe russe (...) sur toutes nos villes et nos communautés», a-t-il martelé.
La Russie a quant à elle assuré avoir procédé dans la nuit de samedi à dimanche à «une attaque aéroportée de précision de longue portée contre des installations de l'industrie de la défense ukrainienne impliquées dans la fabrication de drones d'attaque utilisés pour mener des attaques terroristes contre la Russie».
Moscou qualifie souvent d'«actes terroristes» les opérations militaires ukrainiennes en territoire russe ou contre des infrastructures russes en Ukraine.
«Incroyable fatigue» morale et physique
L'armée russe a par ailleurs déclaré poursuivre son offensive dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, où se concentre actuellement l'essentiel des combats.
L'état-major des forces ukrainiennes a à cet égard souligné dimanche soir que «l'ennemi (...) continuait de tenter des attaques dans le secteur de Bakhmout», une cité de cette région dont les Russes cherchent à s'emparer depuis plus de six mois, au prix de lourdes pertes dans les deux camps et de destructions inimaginables.
Les soldats engagés dans cette bataille sont soumis à une «incroyable fatigue» morale et physique. Et dans cette guerre d'usure sans fin, certains finissent par se percevoir «comme de la viande, juste bons à être envoyés à la mort», a expliqué sur place à l'AFP Mark Kouptchenenko, un jeune aumônier militaire ukrainien qui va tous les jours sur le front.
Il n'y a pas ou très peu de rotations, «ils sont en permanence au combat», sous une pression énorme, soumis à des ordres que, parfois, ils ne comprennent plus, a-t-il encore dit.
Côté prorusse, les autorités des territoires séparatistes de l'est de l'Ukraine ont signalé la mort d'un civil dans des bombardements ukrainiens dimanche à Iassynouvata dans la région de Donetsk.
Selon elles, les forces ukrainiennes ont aussi frappé Donetsk et la localité voisine de Makiïvka juste après minuit, faisant au moins quinze blessées.
(ATS)