Accusation de viols
La justice française confirme la mise en examen de Depardieu

La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi la mise en examen de Gérard Depardieu pour «viols» et «agressions sexuelles» sur plainte de la comédienne Charlotte Arnould, a indiqué le procureur général de Paris, Rémy Heitz. Les faits dateraient d'août 2018.
Publié: 10.03.2022 à 13:57 heures
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Dernière mise à jour: 10.03.2022 à 17:15 heures
L'acteur Gérard Depardieu à la Berlinale, en 2016.
Photo: imago/Seeliger

L'acteur de «Cyrano de Bergerac» et d'«Astérix et Obélix», âgé de 73 ans, avait demandé en mai 2021 que soit prononcée la nullité de sa mise en examen du 16 décembre 2020 concernant ces faits.

La chambre de l'instruction avait étudié lors d'une audience le 3 février cette demande, à laquelle s'opposait le parquet général de la cour d'appel de Paris. Dans un communiqué jeudi, le procureur général de Paris Rémy Heitz a annoncé le rejet de la requête de Gérard Depardieu.

«La chambre de l'instruction considère ainsi qu'il existe, à ce stade, des indices graves ou concordants qui justifient que Gérard Depardieu demeure mis en examen», a déclaré le procurer général. Le dossier retourne désormais à la juge d'instruction «pour poursuite de l'information judiciaire».

Pas de commentaires des parties

Sollicité par l'AFP, l'avocat du comédien, Me Hervé Temime, n'a pas souhaité commenter ce revers. Présente à la cour d'appel au moment du délibéré, Charlotte Arnould, manifestement émue et accompagnée d'une proche, n'a pas non plus souhaité s'exprimer.

«Ma cliente est particulièrement soulagée et confiante à l'égard de la justice qui a été rendue ce jour», a réagi auprès de l'AFP son avocate, Me Carine Durrieu-Diebolt.

«Il est important de relever qu'actuellement tous les magistrats en charge du dossier, la juge d'instruction, l'avocat général qui a requis la confirmation de la mise en examen mais aussi le juge de la chambre de l'instruction, estiment qu'il y a des indices graves ou concordants qui laissent à penser que Gérard Depardieu a bien commis les faits d'agressions sexuelles et de viols dont il est accusé», s'est félicitée l'avocate.

Le dossier d'abord classé sans suite

L'affaire avait débuté à l'été 2018. Charlotte Arnould, âgée alors de 22 ans, s'était présentée fin août 2018 à la gendarmerie dans le sud-est de la France, en affirmant avoir été violée quelques jours plus tôt à deux reprises au domicile parisien de la star, un hôtel particulier. L'acteur est un ami de la famille de la jeune femme, qu'il connaît depuis son enfance.

La procédure judiciaire ouverte à Aix-en-Provence (sud-est) contre l'acteur français, également citoyen russe depuis 2013, avait été transférée dans la capitale. Une confrontation entre l'acteur et la comédienne avait été organisée dans les locaux de la police judiciaire parisienne, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP.

Le 4 juin 2019, le ministère public avait toutefois classé le dossier sans suite après neuf mois d'enquête préliminaire, expliquant que «les nombreuses investigations réalisées» n'avaient «pas permis de caractériser les infractions dénoncées dans tous leurs éléments constitutifs».

«Vivre sans me renier»

Mais la plaignante a obtenu mi-août 2020 la reprise de l'enquête par le biais d'une plainte avec constitution de partie civile. Une juge d'instruction parisienne a mis en examen Gérard Depardieu le 16 décembre 2020 pour «viols» et «agressions sexuelles», le laissant libre sans contrôle judiciaire.

La plaignante avait pris la parole mi-décembre sur Twitter pour dévoiler son identité. «Cela fait un an qu'il est mis en examen. Il travaille pendant que je passe mon temps à survivre», écrivait Charlotte Arnould.

«Cette vie m'échappe depuis trois ans et j'ai envie de vivre sans me renier. Cette prise de parole risque d'être une secousse immense dans ma vie, je n'y gagne strictement rien si ce n'est l'espoir de récupérer mon intégrité», poursuivait la jeune femme de 25 ans. Depuis sa mise en examen, Gérard Depardieu a été entendu sur le fond de l'affaire par la juge d'instruction, selon des sources proches du dossier.

(ATS)

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