Un juge fédéral américain a bloqué le transfert de douze prisonnières transgenres vers des établissements pénitentiaires pour hommes prévu par un décret de Donald Trump, selon une décision de justice consultée par l'AFP.
Le président américain, qui a promis de mettre fin au «délire transgenre», a depuis son retour au pouvoir le 20 janvier multiplié les actions à leur encontre. Il a notamment ordonné aux autorités de garantir que «les hommes ne soient pas détenus dans des prisons pour femmes».
«Peines cruelles et inhabituelles»
Craignant notamment de ne plus avoir accès à leur traitement médical, des prisonnières transgenres ont saisi la justice. Le juge fédéral américain Royce Lamberth avait déjà bloqué le transfert de trois prisonnières transgenres mi-février. Dans sa décision de lundi, il étend ce blocage à neuf autres prisonnières, estimant que le raisonnement qui avait prévalu pour le premier blocage était «toujours valable».
Le juge Lamberth cite le huitième amendement de la Constitution américaine, qui interdit les «peines cruelles et inhabituelles». «Supprimer sommairement la possibilité d'héberger les plaignantes dans un établissement pour femmes, alors que celui-ci a été déterminé comme étant l'établissement approprié en vertu du régime constitutionnel et statutaire existant, démontre que le recours des plaignantes au huitième amendement a des chances de succès», écrit-il dans sa décision vue par l'AFP.
Donald Trump a également pris un décret pour bannir ce qu'il appelle «l'idéologie transgenre» dans l'armée, visant à exclure les personnes transgenres – 15'000 militaires sur environ deux millions – des rangs. Et un autre prévoyant de couper les subventions fédérales aux organisations qui permettraient à des élèves transgenres d'être membres d'équipes sportives féminines.