Cinq meurtres à Dunkerque
Le tueur présumé, inconnu de la police, transportait plusieurs armes

L'homme qui s'est rendu samedi en s'accusant de cinq meurtres commis dans l'après-midi autour de Dunkerque, n'est pas connu des services de police, a indiqué la procureure de Dunkerque dans un communiqué dimanche. Des armes à feu ont été retrouvées dans sa voiture.
Publié: 15.12.2024 à 10:49 heures
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Dernière mise à jour: 16.12.2024 à 06:41 heures
Cinq personnes ont été tuées près de Dunkerque le 14 décembre 2024, selon la gendarmerie française. Une personne s'est rendue aux autorités en fin de journée, indiquant qu'elle était l'auteur des meurtres. Sur la photo, l'avocate du suspect du quintuple homicide arrive dans le commissariat de gendarmerie à Ghyvelde, dans le nord de la France.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

L'homme qui s'est rendu samedi à la gendarmerie en s'accusant de cinq meurtres commis dans l'après-midi autour de Dunkerque n'était pas connu de la police. Son mobile restait flou au lendemain des faits. Le tueur présumé, âgé de 22 ans, a été placé en garde-à-vue après s'être présenté à la gendarmerie de Ghyvelde (Nord) samedi vers 17h20, soit deux heures après le premier meurtre. Il «est inconnu des services de police et de l'autorité judiciaire», et «plusieurs armes à feu ont été retrouvées dans sa voiture», a indiqué la procureure de la République de Dunkerque Charlotte Huet dans un communiqué.

L'enquête a été ouverte pour «meurtres précédés, accompagnés ou suivis d'un autre crime» et «acquisition, détention, port et transport d'armes de catégorie A et B», des faits passibles de la réclusion à perpétuité.

La procureur a souligné que «de nombreuses investigations sont en cours» notamment pour «éclaircir les raisons ayant amené le mis en cause à commettre ces crimes». Selon une source proche du dossier, parmi le pistes envisagées, il pourrait y avoir eu un différend d'ordre professionnel entre le tireur présumé et les deux entreprises dans lesquelles travaillaient les trois premières victimes.

En moins de deux heures

Les cinq meurtres ont été commis en moins de deux heures, entre les Flandres et Dunkerque. La série sanglante a débuté à Wormhout (Nord), dans les Flandres entre Lille et Dunkerque, où un homme de 29 ans a été tué par plusieurs tirs d'armes à feu, «devant son domicile», indique le parquet.

La mairie de Wormhout a rendu hommage à un «chef d'entreprise», qui dirigeait une petite société de transport routier. Puis vers 16h00, deux agents de sécurité de 33 et 37 ans qui patrouillaient sur le lieu de trvaail étaient à leur tour tués par plusieurs tirs d'arme à feu dans la périphérie de Loon-Plage en direction de Dunkerque, précise le parquet.

Les faits se sont déroulés dans une vaste zone industrielle portuaire où des installations pétrolières sont disséminées sur de vastes terrains herbeux traversés par des routes désertes. Quelques minutes plus tard, toujours en périphérie de Loon-Plage, près de cinq kilomètres plus loin, deux derniers hommes, qui «pourraient être de nationalité iranienne, être âgés de 19 et 30 ans» étaient également tués par balles, indique le parquet. Selon la préfecture et le police, il s'agit de deux migrants.

A Wormhout, la gendarmerie était déployée sur le chemin d'accès au domicile de la première victime, une ferme à l'écart du village. «Il était chef d'entreprise avec une trentaine de salariés» et «jeune papa», a indiqué le maire sans étiquette de Wormhout David Calcoen, soulignant la «douleur incommensurable» des proches.

Le mobile reste flou

«C'est la stupéfaction au sein de la ville», a-t-il ajouté, espérant que «la justice aura des éléments rapidement pour pouvoir dénouer ces faits qui sont impensables». A Loon-Plage, des roses rouges ont été déposées sur le lieu où les deux migrants ont été tués, un talus longeant la voie ferrée à quelques dizaines de mètres d'un campement composé de quelques tentes éparses. Les forces de l'ordre déployées en nombre samedi soir avaient quitté les lieux dimanche.

«On ne comprend pas du tout pourquoi les deux exilés ont été visés», a indiqué à l'AFP Salomé Bahri, coordinatrice de l'association d'aide aux migrants Utopia 56 à Grande-Synthe, près de Dunkerque. Elle a déploré que «rien n'ait été prévu» pour les autres occupants du campement: «ni soutien psychologique ni mise à l'abri», alors que «beaucoup ont été témoins des faits».

Le président (LR) des Hauts-de-France Xavier Bertrand a déploré sur X un «terrible drame» tandis que le ministre des Solidarités Paul Christophe, auparavant député de la zone, a fait part de ses «condoléances aux familles et proches des cinq personnes mortes tragiquement».

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