Opposition de la Serbie
Le Kosovo dépose sa demande d'adhésion au Conseil de l'Europe

La Serbie a promis jeudi de «se battre» contre toute adhésion du Kosovo au Conseil de l'Europe, vigie des droits humains sur le continent, après avoir prévenu qu'elle reprendrait son combat contre la reconnaissance sur la scène internationale de son ancienne province.
Publié: 12.05.2022 à 19:19 heures
Le Kosovo, dont Belgrade n'a jamais reconnu l'indépendance, a annoncé jeudi avoir demandé à entrer au Conseil de l'Europe (archives).
Photo: Visar Kryeziu

Le Kosovo a annoncé jeudi avoir demandé à entrer au Conseil de l'Europe, quelques semaines après le départ de cet organisme de la Russie dans la foulée de son invasion de l'Ukraine.

Belgrade n'a jamais reconnu l'indépendance de Pristina déclarée en 2008, une décennie après une guerre meurtrière entre indépendantistes albanais et forces serbes, pas plus que Moscou ou Pékin, ce qui prive le Kosovo d'une entrée à l'ONU.

La Serbie s'opposera de manière «pacifique et diplomatique»

Le Kosovo est le pays «le plus démocratique, le plus pro-Européen et le plus optimiste de la région» des Balkans occidentaux, a déclaré la ministre kosovare des Affaires étrangères Donika Gervalla-Schwarz sur le compte Facebook de son ministère, en annonçant le dépôt de la demande d'adhésion de Pristina.

Le président serbe Aleksandar Vucic avait prévenu dès le 6 mai que la Serbie reprendrait ses efforts pour convaincre les pays ayant reconnu le Kosovo de renoncer à cette reconnaissance en cas de tentative de rapprochement avec le Conseil de l'Europe.

Il a assuré jeudi que Belgrade ferait son possible pour «s'opposer de manière pacifique et diplomatique» à cette initiative. «Dans les semaines à venir nous allons faire notre maximum pour montrer que nous pouvons nous battre et sauvegarder notre pays», a-t-il déclaré à une télévision locale.

Réunion du Conseil national de sécurité serbe

«Notre puissance est, bien entendu, limitée, pas grande, mais la vie est un combat et nous nous battrons», a insisté Aleksandar Vucic, annonçant avoir convoqué vendredi une réunion du Conseil national de sécurité serbe. «Il n'y aura pas de retraite, ni de reddition devant les chantages et les ultimatums».

En septembre 2020, sous l'égide de l'ancien président américain Donald Trump, le Kosovo avait accepté de geler pendant un an ses efforts pour tenter d'intégrer des organisations internationales. Belgrade avait accepté pour sa part d'arrêter sa campagne pour convaincre les pays ayant entériné l'indépendance de son ex-province de la «dé-reconnaître».

Le Kosovo est reconnu par une centaine de pays, dont la plupart des Occidentaux, et depuis peu par Israël.

(ATS)

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