Iman Sabzikar, un ouvrier reconnu coupable du meurtre d'un policier en février 2022 dans la ville de Shiraz (sud de l'Iran), a été pendu tôt le matin sur les lieux du crime, a détaillé l'ONG norvégienne Iran Human Rights, s'appuyant sur des informations relayées par des médias d'Etat iraniens. Sa peine avait été confirmée par la Cour suprême début juillet.
«La reprise de ce châtiment brutal en public est destinée à effrayer et à intimider les gens pour qu'ils ne manifestent pas», a estimé Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur de l'IHR. Il a appelé la communauté internationale à réagir avec fermeté et à protester contre cette pratique «médiévale».
Des images circulent sur les réseaux sociaux affirmant relater cette exécution et montrent un homme portant des vêtements de prisonnier suspendu plusieurs mètres au-dessus du sol à une corde attachée à la grue d'un camion. Les exécutions en Iran ont généralement lieu à l'intérieur des prisons.
Moyen de dissuasion
L'ONG redoute que quatre hommes, également condamnés à mort pour le meurtre de policiers dans des affaires distinctes mais similaires, ne subissent le même sort, et note que le nombre d'exécutions dans la République islamique a doublé au premier semestre par rapport à la même période de 2021. Ces dernières semaines, des militants ont exprimé leur inquiétude face à une répression croissante en Iran alors que la crise économique suscite des manifestations inhabituelles. Des intellectuels et des réalisateurs de films renommés ont été arrêtés.
Les exécutions publiques sont utilisées comme moyen de dissuasion, en particulier quand il s'agit du meurtre d'un membre des forces de sécurité, a relevé l'ONG, indiquant que la dernière exécution publique en Iran remontait au 11 juin 2020.
Une condamnation à mort avait particulièrement fait la une des journaux début 2021, lorsque le corps d'une femme, Zahra Ismaili, a été pendu dans une prison. Cette femme de 42 ans, mère de deux enfants, avait fait un malaise mortel en attendant la potence, lorsqu'elle avait assisté à la pendaison de 16 hommes devant elle à l'aube. Zahra Ismaili avait tué son mari pour se protéger, elle et sa fille, de son mari violent. La mère de l'homme tué a insisté pour que sa belle-fille soit pendue alors qu'elle n'était plus en vie.
(AFP/Blick)