Nouveau couloir humanitaire
Un convoi de l'ONU pour évacuer les civils piégés dans l'usine Azovstal

Le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des questions humanitaires, Martin Griffiths, a annoncé qu'un nouveau convoi humanitaire tenterait d'évacuer les civils se trouvant dans l'usine Azovstal ce vendredi.
Publié: 06.05.2022 à 07:39 heures
Un convoi humanitaire de l'ONU se dirige vers l'usine Azovstal, ä Marioupol, ce vendredi matin.
Photo: DUKAS

Un nouveau convoi de l'ONU est attendu vendredi pour évacuer les derniers civils retranchés dans l'aciérie Azovstal à Marioupol, dernière poche de résistance ukrainienne dans ce port stratégique du Donbass, sans assurance toutefois d'une trêve des combats.

Malgré cette incertitude, le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des questions humanitaires, Martin Griffiths, a annoncé jeudi que ce nouveau convoi se dirigeait vers la ville martyre, devenue un des symboles de l'invasion russe débutée le 24 février.

Une centaine de civils avaient déjà pu quitter ce complexe le week-end dernier, à l'occasion d'une évacuation organisée avec l'ONU et le CICR.

Les informations sur la situation dans l'aciérie de Marioupol, où vivent retranchés dans d'immenses galeries souterraines civils et combattants, restaient néanmoins contradictoires.

Volodymyr Zelensky dénonce «l'enfer» des civils piégés dans l'usine

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a assuré jeudi soir dans son message vidéo quotidien que les forces russes continuaient à pilonner l'aciérie en dépit de la promesse russe d'une trêve de trois jours débuté jeudi matin.

Les bombardements russes continuent à faire rage «alors que des civils doivent encore être évacués, des femmes, des enfants», a-t-il dit dans ce message diffusé sur sa page Facebook. «Imaginez cet enfer ! et il y a des enfants ! Plus de deux mois de bombardement sans arrêt, la mort toute proche en permanence», a-t-il ajouté.

Le Kremlin déclare que les couloirs humanitaires «fonctionnent»

Le président russe, Vladimir Poutine, a de son côté affirmé jeudi soir que «l'armée russe était toujours prête à assurer l'évacuation des civils», qui pourraient être encore au nombre de 200, piégés avec les combattants ukrainiens dans ce complexe.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a quant à lui assuré que l'armée russe respectait le cessez-le-feu autour de l'usine, et que des couloirs humanitaires autour d'Azovstal «fonctionnaient».

Ce que les combattants ukrainiens sur place ont démenti. Le commandant-adjoint du régiment Azov, qui défend ces installations, Sviatoslav Palamar, a assuré dans une vidéo que des «combats sanglants» se déroulaient à l'intérieur même du site et que les Russes «ne tenaient pas leur promesse» de trêve.

La prise totale de Marioupol, une cité portuaire de près de 500'000 habitants avant-guerre dévastée par deux mois de siège et de bombardements russes, serait une victoire importante pour la Russie à l'approche du 9 mai, jour où elle célèbre avec un grand défilé militaire sur la Place Rouge sa victoire sur l'Allemagne nazie en 1945.

(AFP)

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